Leur société

Seillière : le “ patron de combat ” à la barre

Lundi 17 janvier s’est ouvert, au tribunal correctionnel de Paris, le procès de treize anciens dirigeants ou cadres du fonds d’investissement Wendel. Parmi eux, le baron Ernest-Antoine Seillière, président du Medef de 1998 à 2005, aujourd’hui âgé de 84 ans.

Accusés de fraude fiscale ou de complicité de fraude, les accusés encourent 37 500 euros d’amende et cinq ans d’emprisonnement. Les faits remontent à 2007. Avec la complicité de la banque américaine JP Morgan, ils auraient participé à un montage financier leur ayant permis d’échapper à l’impôt, sur un gain en actions de 315 millions d’euros. Après un redressement fiscal en 2010 et la saisie de la justice en 2012, les prévenus ont multiplié les recours et obtenu les reports du procès, voire la fin des poursuites pour la banque JP Morgan.

À la barre mercredi 19 janvier, Seillière a alterné boutades et colères, et exprimé son « indignation » de se trouver là. Les plus-values faramineuses versées à ses cadres de l’époque visaient selon lui à recruter de bons éléments qui sont, explique-t-il, « un peu comme des lapins qui passent dans la prairie et qu’il faut tirer ! » Son gain personnel de 76 millions d’euros n’était pour lui qu’une reconnaissance de sa « participation au groupe, qui valait 50 millions à mon arrivée et 5 milliards quand je l’ai quitté ».

Voilà une arrogance de grand bourgeois qui en dit long sur le sentiment de toute-puissance et d’impunité de sa classe. Habitué à donner des ordres aux gouvernements et à jongler avec les millions, il s’indigne qu’on ose lui demander le moindre compte.

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