Leur société

Sans-abri : toujours plus nombreux

Dix-huit villes organisaient dans la nuit du 20 au 21 janvier une opération de comptage des sans-abri, pour « recenser les besoins des personnes à la rue afin d’orienter les politiques publiques », selon le président d’Emmaüs Solidarité.

Les chiffres globaux ne seront connus que dans plusieurs semaines, mais toutes les associations caritatives indiquent déjà une montée de la pauvreté, aussi bien au niveau du logement que de l’aide alimentaire. Les équipes de bénévoles ont ainsi rencontré des travailleurs licenciés en 2020, en pleine crise du Covid, qui ont perdu leur logement et se sont ensuite retrouvés à la rue.

À Bordeaux, la mairie dit avoir recensé 561 personnes à la rue, en plus des 287 qui habitent dans des squats, dont des femmes et des enfants. À Paris, la directrice du Samu social indiquait que quelques jours avant cette opération, plus de cinq cents personnes avaient été laissées sans solution après leur appel au 115. Il faut dire que cette structure ne dispose que de trente-sept places à attribuer chaque jour, dont dix-sept pour des familles, autant dire une goutte dans l’océan du mal-logement. Non seulement les pouvoirs publics laissent la situation se dégrader, mais ils sont même directement responsables de cette montée de la misère. En facilitant les licenciements, en refusant d’embaucher dans les services publics, en diminuant les allocations chômage, l’État pousse des milliers de travailleurs vers la pauvreté, dont le mal-logement n’est que la partie la plus visible. Face à cette urgence, la réquisition des logements vides pour permettre à tous d’avoir un toit au-dessus de la tête serait une solution immédiate, efficace et peu coûteuse. Pourquoi est-elle sans-cesse écartée ?

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