Ehpad : les profiteurs de “l’or gris”26/01/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/01/P6-2_Affiche_militante_SuperHeros_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C222%2C2362%2C1550_crop_detail.jpg

Leur société

Ehpad : les profiteurs de “l’or gris”

La dénonciation des conditions de vie des personnes âgées dans les Ehpad dans un ouvrage qui vient de sortir, Les fossoyeurs, et dans un reportage de France 2, a fait plonger lundi 24 janvier le cours des actions des deux groupes privés, Korian et Orpea, leaders dans ce secteur.

Illustration - les profiteurs de “l’or gris”

Orpea a dû demander la suspension de sa cotation et Korian avait perdu 14 % à la fin de la journée. Cette baisse a touché d’autres groupes privés, comme LNA qui a perdu 5 %.

La maltraitance des personnes âgées a déjà été dévoilée à plusieurs reprises par les employés, les résidents eux-mêmes ou leur famille, du fait des économies sur la nourriture, les soins, mais surtout faute de personnel. Le nombre de soignants est tellement insuffisant qu’ils n’ont pas le temps de faire manger, de laver, de lever la personne pour lui permettre de vivre dignement. Des grèves ont éclaté à plusieurs reprises pour l’amélioration des salaires mais aussi contre les conditions de travail. Le coût plus important des maisons de retraite privées n’y garantit même pas de meilleurs services et un meilleur traitement des pensionnaires, mais des bénéfices importants aux actionnaires.

Les groupes privés, qui se sont développés et concentrés depuis les années 1990, ont accumulé des fortunes. En 2017, le groupe Orpea parvenait à 17,5 % de marge opérationnelle. En quinze ans, son cours en Bourse avait été multiplié par plus de quinze. Les chiffres sont à peu près les mêmes pour la dizaine de grands groupes de maisons de retraite privés. Ils ont fait des personnes âgées de « l’or gris », grâce aux fonds publics et au soutien des élus. L’intervention de Xavier Bertrand, alors ministre de la Santé, a grandement facilité l’expansion du groupe Orpea qui, en 1990, a obtenu très rapidement la gestion de dizaines d’établissements.

Il aura fallu la publicité faite à cette situation scandaleuse pour que les actions des profiteurs de « l’or gris » soient affectées. Mais qui, dans cette triste combine de privatisation, s’était alors soucié du sort des personnes âgées ?

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