Université : Macron veut plus de sélection sociale19/01/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/01/2790.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Université : Macron veut plus de sélection sociale

Invoquant le taux d’échec des étudiants, notamment en première année, Macron a évoqué une transformation « systémique » des universités.

« On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants, où un tiers sont considérés comme boursiers », a-t-il déclaré.

Il est clairement dit qu’il voudrait remettre en cause le financement de l’enseignement supérieur en faisant payer davantage les étudiants afin d’opérer une sélection. Actuellement, les frais d’inscription dans les universités varient entre 170 et 380 euros selon les diplômes préparés, à condition toutefois d’être français ou originaire d’un pays de l’Union européenne. Pour les étrangers extra-européens, depuis la mesure décidée par le gouvernement Philippe en 2019, les frais se montent à 2 770 euros pour s’inscrire en licence, soit une hausse de 2 600 euros par an, et 3 770 si l’étudiant souhaite poursuivre en master. Cela avait déjà créé une première sélection par l’argent, excluant une grande partie des étudiants originaires d’Afrique.

Les frais d’inscription ne sont cependant pas seuls en cause dans la sélection sociale des étudiants : il faut déjà avoir les moyens de payer un loyer, de se nourrir correctement et de se déplacer, ce qui oblige nombre d’étudiants à trouver un emploi, ce qui est du temps pris sur les études. Par ailleurs, les aides directes versées chaque année par l’État ont diminué de 39 euros, et un montant similaire a été perdu avec la baisse des APL. Cela crée une situation difficile pour les étudiants issus de milieux populaires dont beaucoup doivent se restreindre sur la nourriture ou la santé, et il deviendra impossible à certains ne serait-ce que d’envisager de poursuivre leurs études.

Macron voudrait visiblement faire comprendre aux familles populaires que leurs enfants n’ont rien à faire à la fac. Pas sûr que la jeunesse laisse passer cela sans réponse…

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