PSA – Poissy : ISS en grève19/01/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/01/2790.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Poissy : ISS en grève

À PSA – Poissy dans les Yvelines, 16 travailleurs de la société sous-traitante ISS sont chargés du nettoyage de l’atelier de Peinture de cette usine automobile. Ils travaillent six jours sur sept, en soirée, pour nettoyer les cabines de peinture, les étuves, le tunnel de traitement de surface avec des payes qui tournent autour de 1 500 euros net.

Cela fait des années que les salaires sont bloqués et, depuis plusieurs mois, ils demandent un rattrapage de salaire que jusqu’ici leur direction a toujours refusé. Début janvier, plusieurs d’entre eux se sont rendu compte que le 13e mois ne leur avait pas été versé, tandis que pour d’autres il avait été transformé en « prime de gratification ». Quand la direction a répondu à ceux qui réclamaient leur treizième mois que « peut-être ils le toucheraient ou peut-être pas… », cela a été le mépris de trop.

Ces travailleurs ont depuis plusieurs mois pris l’habitude de se réunir régulièrement pour discuter de leurs problèmes. C’est naturellement qu’ils se sont réunis mercredi 12 janvier pour décider de se mettre en grève deux jours plus tard. Le vendredi, la grève était votée par tous les présents, ainsi que les revendications : ils exigent 150 euros d’augmentation par mois, le paiement du 13e mois indiqué comme tel sur la fiche de paye. À cela s’ajoute le remboursement du prélèvement de 15 euros par mois de la mutuelle, car celle désignée par le patron dit aux salariés qu’elle ne les connaît pas et refuse de rembourser le moindre médicament. Ils exigent également que le patron respecte la loi sur l’attribution des congés payés : il ne leur compte que 2,08 jours par mois, au lieu des 2,5 habituels. Il prétexte une erreur, sauf que l’erreur se reproduit depuis des mois.

Pour faire connaître leur grève, les travailleurs ont manifesté plusieurs fois dans les ateliers aux cris de « Salaires bloqués, y en a assez ». Chaque fois, l’accueil des autres travailleurs du site était chaleureux d’autant plus que la paye trop faible est un problème pour tous. Leurs collègues de l’usine PSA de Sochaux ont été contactés. Ceux-ci, qui avaient déjà été sollicités par la direction d’ISS pour venir remplacer les grévistes de Poissy, lui ont opposé un refus clair et net, avec menace de débrayage à l’appui !

Lundi 17, la direction d’ISS a tenté de reprendre la main en proposant de recevoir les grévistes un par un. Elle est revenue mardi soir pour proposer des négociations plus sérieuses. Les grévistes, après avoir imposé que les discussions se déroulent avec cinq d’entre eux, ont accepté de suspendre la grève. Ils ont répondu qu’ils étaient d’accord pour discuter, mais tous ensemble dans la même pièce. Ils ne sont pas tombés dans le piège de la division.

Ils ont bien compris que ce qui fait leur force face aux patrons d’ISS et de Peugeot est leur solidarité, leur cohésion, et aussi l’exemple qu’ils donnent à tous les autres travailleurs : relever la tête et lutter pour les salaires, c’est possible.

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