Toyota-Onnaing : débrayages pour les salaires12/01/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/01/2789.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toyota-Onnaing : débrayages pour les salaires

À l’usine Toyota d’Onnaing, dans le Nord, où 5 000 ouvriers produisent des Yaris, l’ambiance a changé depuis un mois suite à plusieurs débrayages.

Dans le contexte des négociations annuelles obligatoires sur les salaires (NAO), la direction a annoncé une augmentation générale de 2,6 %. Inutile de dire que cela ne fait pas le compte, vu la faiblesse des salaires et la flambée des prix !

Début décembre, les techniciens de maintenance se sont organisés pour protester et ont débrayé. La direction a cédé assez rapidement, avec des augmentations de salaire pouvant aller jusqu’à 269 euros brut. Bien sûr, elle a aussi tenté de diviser en n’accordant pas la même augmentation à tous. Mais cela a été vu comme une première victoire, non seulement par les travailleurs de la maintenance, mais dans toute l’usine, où cela s’est rapidement su.

Courant décembre, un groupe de travailleuses et de travailleurs d’une entreprise sous-traitante, Sintax, chargée de l’expédition des voitures, se sont eux aussi organisés pour débrayer, réclamant des augmentations de salaire et des embauches. Dix jours plus tard, et après un nouveau débrayage, leur direction accordait une prime de 900 euros et des facilités pour récupérer les heures de débrayages.

Depuis le retour au travail, après une semaine d’interruption, quatre petits débrayages ont encore eu lieu, pour les salaires et les conditions de travail. Dans un secteur, il s’agissait aussi de défendre un Team Leader, un responsable d’équipe ayant 21 ans d’ancienneté, apprécié de ses collègues, menacé de licenciement : rapidement, la direction s’est engagée publiquement à ne pas le licencier. Ce dernier débrayage, avec cette solidarité entre travailleurs, a été extrêmement bien vu dans l’usine.

Ces différents débrayages n’ont concerné qu’un petit nombre de travailleurs, mais ils ont changé l’ambiance, dans cette usine réputée dure. Ils ont montré qu’il est possible de relever la tête et d’imposer des concessions au patron. C’est ainsi une année 2022 qui commence positivement.

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