Dans les hôpitaux lyonnais : au Groupe hospitalier est, un air de déjà-vu05/01/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/01/P12-1_Hopital_malade_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C82%2C335%2C270_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dans les hôpitaux lyonnais : au Groupe hospitalier est, un air de déjà-vu

Illustration - au Groupe hospitalier est, un air  de déjà-vu

À l’hôpital GHE, la nouvelle vague de Covid déferle sur le personnel, exactement comme la première. Comme le faisait remarquer une travailleuse, « au bout de deux ans, aucune leçon n’a été retenue ». Faute d’embauches, d’ouverture de lits, c’est la même catastrophe.

Les interventions non urgentes ont donc été déprogrammées, une partie du personnel des blocs opératoires renforce les services de réanimation. Aux Urgences pédiatriques de l’hôpital Femme-mère-enfant, il faut faire face aux maladies de l’hiver, mais aussi au covid, qui touche plus d’enfants que lors des vagues précédentes.

Le laboratoire interne, qui est censé dépister le personnel de l’hôpital, est débordé : le délai pour avoir les résultats des tests PCR est passé de 24 à 36 heures. Pour y faire face, la direction propose de faire des tests antigéniques dans les services, et de ne faire un test PCR qu’en cas de résultat positif. Or ces tests peuvent laisser passer des malades sans les repérer. De toute façon, il est prévu de faire travailler les salariés contaminés mais asymptomatiques, sans égard pour le risque couru par les patients.

Entre les arrêts-maladie, les demandes de disponibilité et le sous-effectif chronique, la charge de travail explose. Les travailleurs sont contraints de revenir sur leurs congés ou leurs repos. Les plannings et horaires sont sans cesse chamboulés de même que les équipes. On ne sait jamais où et avec qui on va travailler, ce qui contribue à rendre le travail plus difficile et plus fatigant. Les brancardiers doivent assurer une vingtaine de transports de malades par jour, au lieu d’une quinzaine d’habitude, c’est donc la course. Les postes en 12 heures sont de plus en plus fréquents. De jeunes infirmières ou aides-soignantes, plus en forme que les anciennes, acceptent de combler les trous dans les plannings en heures supplémentaires, à la fois pour faire tourner les services et pour compléter leurs salaires insuffisants. Mais l’épuisement monte, et cette fausse solution ne pourra pas durer éternellement.

Pour couronner le tout, la direction de l’hôpital fait en permanence la morale sur les gestes barrières et la vaccination, alors qu’il manque des bras partout. Comme le gouvernement, elle veut masquer son incapacité à assurer un fonctionnement décent de l’hôpital, faute de mettre les moyens pour assurer des embauches et des salaires corrects.

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