Migrants : ouverture des frontières !

29 Décembre 2021

En Méditerranée, des dizaines de migrants sont morts noyés ces deux dernières semaines. 163 migrants seraient ainsi décédés dans deux naufrages au large de la Libye. Des centaines d’autres ont dû être secourus.

Lundi 27 décembre, un bateau de l’ONG Sea Watch avait ainsi à bord 444 migrants secourus et cherchait sans succès un port de débarquement. En mer Égée, les gardes-côtes grecs ont repêché 30 corps au cours de la semaine de Noël. Les victimes proviennent de Turquie, où vivent 4 millions de réfugiés syriens, que le durcissement de la politique migratoire grecque oblige à emprunter des routes plus périlleuses pour gagner l’Europe. Le haut-commissariat aux réfugiés (HCR) estime que, entre janvier et novembre 2021, 2 561 personnes sont mortes ou ont disparu en mer en tentant de rejoindre l’Europe.

Dans la Manche, les traversées sur des embarcations de fortune se poursuivent, depuis qu’il est devenu difficile voire impossible d’embarquer dans des camions, comme le faisaient les migrants voulant gagner l’Angleterre. Le 24 novembre, 27 d’entre eux sont morts lors d’un naufrage pendant lequel les autorités françaises et britanniques ont refusé les secours. À Calais, les migrants sont harcelés sans relâche, leurs tentes et leurs effets personnels sont détruits par la police.

À la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, des milliers de migrants, espérant pouvoir entrer dans l’Union européenne (UE), continuent de camper dans des conditions extrêmement précaires, dans la « jungle » située dans la forêt frontalière, dans un froid glacial, sans abris ni accès à l’eau potable, parfois de surcroît battus par la police. L’UE, qui fustige le régime biélorusse, occulte ses propres responsabilités et donne son aval au gouvernement polonais pour qu’il repousse les migrants.

De même, les gouvernements européens n’ont pas de mots assez durs contre les passeurs. Mais ces passeurs n’existent que parce que les frontières sont devenues difficiles voire impossibles à franchir. Les désigner permet aux gouvernements de se dédouaner de leur politique criminelle. Si les migrants pouvaient prendre un vol régulier à 200 euros pour se rendre en sécurité à Paris ou à Londres, ils éviteraient d’en débourser 2 000 ou 5 000 pour risquer leur vie sur une embarcation de fortune.

Alors, les seuls responsables de la situation dramatique dans laquelle sont plongés les migrants et de la mort de milliers d’entre eux sont les gouvernements européens, ceux des pays les plus riches au premier chef.

Michel BONDELET