Dans les entreprises

Servair – Roissy : les débrayages continuent

La semaine du 13 décembre, les débrayages se sont poursuivis chez Servair, qui fournit les plateaux-repas des avions.

La direction persiste dans son refus de se plier à une décision de justice qui lui impose de payer les salariés selon la convention collective du transport aérien, plus favorable.

Dans une lettre tract, la direction a accusé les syndicats de « faire miroiter aux salariés la possibilité de gagner de l’argent comme au loto », alors qu’ils ne font que réclamer leurs arriérés de salaire. Elle les accuse de « menacer les emplois de l’ensemble des salariés », alors que c’est elle qui a fermé un des deux sites, entassant l’ensemble des salariés dans l’autre, dégradant les conditions de travail. À ces revendications se sont ajoutés les problèmes de l’année. Car, sous prétexte de Covid, l’essentiel du 13e mois a été supprimé, de même que des jours de congé. Les salariés se sentent donc dans leur bon droit en ne voulant pas que des économies soient faites sur leur dos et ont poursuivi l’action.

La police, très présente à l’aéroport, continue à aider la direction. Après avoir forcé les grévistes à évacuer leur cantine il y a quinze jours, deux gendarmes se sont invités vendredi 17 décembre au barbecue du soir pour demander aux participants d’éteindre le feu. Comme ils n’obéissaient pas, ils sont revenus à sept, certains armés jusqu’aux dents.

Depuis plusieurs années, les patrons font systématiquement appel à la police lors de conflits dans la zone aéroportuaire, avec la menace de suspendre le badge qui permet d’y travailler. Cette année, sous couvert de mesures sanitaires, les manifestations et même les grèves ont été très encadrées à Roissy. L’été dernier, les salariés d’ADP, et notamment les pompiers qui connaissent bien leur aéroport, avaient réussi à se regrouper dans les aérogares, se rendant visibles et perturbant les départs. Mais ensuite la police les avait obligés à se réunir et à manifester dehors.

La récente grève de la sûreté, elle, s’est déroulée entièrement à l’extérieur, bien que les températures de novembre soient moins clémentes. Pourtant, lors de la précédente grève, il y a dix ans, les assemblées et les défilés se déroulaient dans l’aérogare. Et aujourd’hui les grévistes de Servair ont été expulsés de leurs propres locaux et se font embêter, même sur leur parking.

D’un mouvement à l’autre, à chaque fois, des centaines de travailleurs relèvent la tête et retrouvent le chemin de la lutte. Le mécontentement est général dans la zone, sur les salaires comme sur les conditions de travail, et l’idée de lutter tous ensemble au même moment peut faire son chemin.

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