Fountaine-Pajot – La Rochelle : une grève qui compte22/12/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/12/P8-1_Fountaine-Pajot_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fountaine-Pajot – La Rochelle : une grève qui compte

Commencée le 3 décembre à La Rochelle et Aigrefeuille, la grève chez le constructeur de bateaux de luxe Fountaine-Pajot a duré jusqu’au 15, mobilisant une grande partie du personnel en CDI sur les deux usines (qui comptent un peu plus de 800 travailleurs) et même quelques intérimaires et encadrants.

Illustration - une grève qui compte

À La Rochelle, le noyau dur des grévistes, regroupé autour des braseros, prenait garde à ce que les initiatives et la reconduction du mouvement soient décidées ensemble chaque jour.

Lundi 13, un rassemblement organisé à La Rochelle regroupait plus de deux cents travailleurs de Fountaine-Pajot, combatifs et contents de se retrouver nombreux, rejoints par des délégations d’entreprises environnantes, dont des travailleurs d’un autre site, celui de Dufour-Yachts. Un cortège a envahi les ateliers aux cris de « Pas contents ! on veut du salaire ! » La semaine précédente, en plein mouvement, la direction avait annoncé que la prime de décembre serait de 3 500 à 3 700 euros, espérant ainsi dégonfler la mobilisation. Mais les grévistes, veulent du salaire et pas des primes qui, en plus, ne sont pas pour tous. Alors, même si la fatigue et les jours de grève commençaient à peser, la grève a été reconduite après cette journée enthousiasmante.

La production a été quasiment bloquée pendant neuf jours car les travailleurs restant dans les ateliers étaient principalement des intérimaires, qui ne pouvaient pas travailler seuls et voyaient le mouvement d’un bon œil, ainsi que des chefs pas vraiment en état de faire le travail.

La direction a lâché un peu plus que ce qu’elle avait prévu, 55 centimes de l’heure brut au lieu de 38 centimes, soit 83 euros par mois. Pour les travailleurs, cela ne fait pas le compte, comparé à la revendication d’une augmentation de 1,20 euro de l’heure. Reste, comme le dit un gréviste, le contentement d’« avoir fait cracher un peu de pognon à ces gens méprisants ».

Pour beaucoup de jeunes et de moins jeunes, c’était la première grève. Des liens se sont tissés et ils sont fiers d’avoir tenu tête près de dix jours à leur patron qu’ils ne croyaient pas aussi dur. D’ailleurs, le directeur, qui a réuni les travailleurs des deux sites après la reprise, n’a obtenu que de maigres applaudissements après son speech, les travailleurs de la production s’étant tous abstenus. Il est sûr qu’il faudra remettre ça, en encore mieux !

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