Leur société

Accidents de travail : des mots et des morts

L’administration vient de publier un quatrième plan Santé au travail fixant ses objectifs pour les années 2021-2025.

Si les déclarations officielles sur une santé au travail « moderne et concrète » ne veulent rien dire, les chiffres sont hélas parlants.

En 2020 il y a eu 540 000 accidents de travail, dont 600 mortels contre 655 en 2019. Cette baisse résulte du ralentissement économique consécutif à l’épidémie.

Mais il est peu probable que l’augmentation du nombre d’accidents, constatée depuis 2013 après un bas historique cette année-là avec 618 décès, s’arrête. Le danger au travail, y compris sur le trajet pour s’y rendre, augmente avec l’exploitation, le stress, la fatigue, l’usure.

Ces sinistres statistiques sont certainement sous-évaluées car elles ignorent les travailleurs sans-papiers, clandestins, invisibles, qui sont pourtant parmi les plus durement exploités.

Quant aux travailleurs décédés des suites du ­Covid en cette année 2020, soignants envoyés au front sans protection, ouvriers sur chaîne des abattoirs et des usines, marins bloqués au bout du monde, employés de la distribution, du ménage et tant d’autres, ils relèvent d’un autre calcul.

De quoi sont-ils morts pourtant, eux aussi, si ce n’est de la course au profit ?

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