Guéant : de l’ombre… à la prison15/12/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/12/2785.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Guéant : de l’ombre… à la prison

L’incarcération à la prison de la Santé de Claude Guéant, ex-ministre de l’Intérieur de Sarkozy, ex-secrétaire général de l’Élysée, ex-préfet, a pu surprendre, tant il est inhabituel que des hommes munis d’un tel pedigree se retrouvent à faire de la prison.

Pour qu’un personnage comme Guéant finisse à l’ombre, il a fallu des années de procédures, des affronts aux juges trop grossiers de sa part et le lâchage en règle de son ex-patron, Nicolas Sarkozy. Guéant avait été condamné en 2017 à deux ans de prison avec sursis et 75 000 euros d’amendes pour détournement de fonds publics. L’ancien ministre avait utilisé les fonds spéciaux de Matignon pour arrondir ses fins de mois et arroser sa famille et ses proches. Il avait récupéré ainsi quelques centaines de milliers d’euros. Haut fonctionnaire et homme de l’ombre de Sarkozy, Guéant connaissait en détail les magouilles financières de son patron. Dans cette ambiance, il devait estimer trop dérisoire son salaire de base à 8 000 euros et parfaitement légitime de l’améliorer avec des fonds destinés à des opérations discrètes.

S’estimant victime d’un acharnement judiciaire, Guéant n’a jamais payé son amende, à peine remboursé sa dette et se fait passer pour un malheureux ruiné qui ne survivrait que grâce à la bienveillance de ses proches. Mais le ­quasi-SDF Guéant mange encore dans des palaces et vit dans un bel appartement du très bourgeois 16° arrondissement de Paris. Non sans raison, les juges ont eu le sentiment que Guéant se moquait d’eux et ont donc révoqué son sursis. Placé dans une cellule VIP, il est probable que Guéant n’y moisira pas neuf mois. Bon comédien, dans les traces de son camarade de parti, Patrick Balkany, Claude Guéant, 77 ans, se dit gravement malade et son avocat a déjà déposé une demande pour qu’il purge sa peine à domicile.

Tous ceux qui pont été condamnés à des mois de prison, parfois pour simple rébellion ou outrage à des forces de police, apprécieront.

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