Dans les entreprises

Hôpital privé d’Antony : en grève pour les salaires

À l’hôpital privé d’Antony, dans les Hauts-de-Seine, une grande partie des infirmières et des aides-soignants de l’hôpital ont fait grève entre le 30 novembre et le 3 décembre.

Ce qui a mis le feu aux poudres a été l’annonce de la deuxième prime Ségur. Infirmières et aides-soignants ont appris qu’ils toucheraient respectivement 54 euros et 19 euros. Tel est le cadeau généreux qu’on leur fait à la veille de Noël !

La première prime, qui n’avait rien de mirifique, se montait à 206 euros brut pour les infirmières. Autant dire que les soignants se sont retournés contre la direction de leur hôpital, qui appartient au richissime groupe Ramsay, pour lui demander de compléter cette prime dérisoire et d’augmenter les salaires. La direction a répondu ne pas en avoir les moyens.

Pourtant le groupe Ramsay s’est largement enrichi pendant la crise du Covid. En deux ans, son résultat a été multiplié par huit, passant de 8 à 65 millions d’euros. Les salariés de l’hôpital ont bien conscience que cet enrichissement s’est fait sur leur dos. Depuis des années, les salaires sont bloqués. Ainsi, dans les années 1990, les infirmières touchaient 2,5 fois le smic, elles ne sont plus qu’à 1,3 smic. Quant aux aides-soignantes, cela fait belle lurette qu’elles ne touchent plus que le smic en début de carrière. À cela s’ajoute une charge de travail toujours plus lourde puisque les salariés absents ne sont pas remplacés. Près de 80 postes de soignants sont vacants sur l’hôpital.

La colère est donc très forte. La direction a bien sûr réquisitionné la grande majorité des salariés en grève, envoyant même des huissiers à domicile. Mais un piquet de grève d’une trentaine de personnes a fait connaître aux patients de l’hôpital les raisons de la colère. Le travail a repris, mais les grévistes attendent la fin des négociations pour décider de la suite de leur mouvement.

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