Guadeloupe : les barrages sont levés, pas la lutte !08/12/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/12/2784.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guadeloupe : les barrages sont levés, pas la lutte !

Depuis le week-end des 4 et 5 décembre, les forces de répression, augmentées de renforts très importants, ont entrepris de démanteler les barrages, qui avaient donné forme à la révolte sociale en Guadeloupe.

Les barrages avaient été mis en place sur toutes les routes de l’île, contre la suspension sans salaire des soignants opposés à la vaccination obligatoire.

Ainsi l’un des hauts lieux de la contestation, le barrage de Sainte-Rose, a été démantelé. Une armada de militaires, de CRS et de gros engins de chantier, accompagnés de blindés, ont débarqué sur le pont de la Boucan à 3 heures du matin. Ils ont procédé de la même façon un peu partout, interpellant immédiatement les jeunes et les conduisant en garde à vue. Plusieurs ont été condamnés à de la prison ferme.

Pendant plusieurs jours, les manifestants ont reconstruit les barrages que les gendarmes avaient levés. Ensuite ces derniers ont fini par stationner longuement ou organiser des patrouilles pour briser toute tentative de reconstruction. Le dernier à tenir est celui du rond-point de Perrin aux Abymes, soutenu par les pompiers, dont la caserne est à proximité.

Le collectif des organisations politiques et syndicales à l’origine du mouvement réfléchit à de nouveaux moyens d’action. Après le blocage de l’île pendant 20 jours, manifestations et occupations vont se poursuivre. La détermination des militants et d’une partie de la population s’est déjà illustrée en réaction au procès intenté contre Gaby Clavier, l’un des leaders du syndicat UGTG. Environ 400 personnes ont manifesté toute la journée du 7 décembre devant le palais de justice, pour soutenir Clavier. Ce dernier a été assigné suite à une plainte du directeur du CHU pour menaces de mort, rien que ça ! L’audience a commencé à 14 heures pour se terminer en début de nuit. Elle devrait se poursuivre le 1er février prochain.

Les négociations entre le collectif de lutte et les élus locaux devraient commencer sous peu autour de la plateforme d’une trentaine de revendications. Mais la dérogation à la loi du 5 août sur les sanctions aux travailleurs non vaccinés dépend de l’État. Alors les mobilisations se poursuivent.

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