Editorial

Contre l’extrême droite, vive le camp des travailleurs !

Contre l’extrême droite, vive le camp des travailleurs !

À l’opposé des intérêts des travailleurs, les politiciens d’extrême droite et leurs idées prennent une place de plus en plus importante dans la campagne électorale. Zemmour, admirateur de Pétain, antimusulman, misogyne revendiqué et condamné deux fois pour racisme, a officialisé sa candidature. Il rêve de ringardiser Le Pen en la doublant par la droite. Il a tenu un meeting où les nazillons étaient à la fête et se sont fait un plaisir de cogner sur des antiracistes.

Les Républicains ont choisi Pécresse, mais ils étaient nombreux sous le charme de Ciotti, ami de Zemmour et également adepte de la théorie raciste du « grand remplacement ». Et Pécresse portera une bonne partie de ces idées réactionnaires. Cette pression de l’extrême droite sur la vie politique est une menace pour l’ensemble des travailleurs.

La droite a, de tout temps, roulé pour le patronat, tout comme l’extrême droite. Ensemble, elles ont toujours ardemment défendu la propriété capitaliste et justifié l’exploitation. Si Marine Le Pen daigne agiter quelques mesures sociales, c’est uniquement pour essayer de capter une partie de l’électorat ouvrier écœuré par la gauche.

Zemmour n’en prend même pas la peine. Les hôpitaux sont débordés ? À l’entendre, c’est parce qu’ils sont « assiégés par une population venue du monde entier », alors que ce sont justement des soignants venus du monde entier qui leur permettent de ne pas s’écrouler ! Les salaires des femmes sont inférieurs à ceux des hommes ? Ce serait parce qu’elles « se complaisent dans les métiers les moins bien payés », répond-il en substance !

Tout est à l’avenant. Au moment où les profits et les dividendes explosent, Zemmour propose de baisser l’impôt sur les bénéfices. Pour les riches, de plus en plus riches, il promet moins d’impôts. Pour les travailleurs, la retraite à 64 ans ou 65 ans et de travailler plus dur pour assurer cette compétitivité si chère au patronat.

Alors que Marine Le Pen parie sur un processus de « dédiabolisation », Zemmour a choisi la stratégie opposée : il déverse sa bile raciste et sera provocateur comme Trump peut l’être. Avec lui, la politique de diversion et de division des travailleurs, propre à l’extrême droite, apparaît on ne peut plus clairement. Car de quoi parle-t-on, dans cette campagne ? Alors que de plus en plus de travailleurs sont dans l’angoisse de manquer d’argent pour se chauffer, il est question du nombre de kebabs ! Alors que, face à l’inflation, les augmentations de salaire sont devenues vitales, Zemmour et compagnie ciblent ceux qui ne voudraient pas chanter La Marseillaise

L’unique antidote à cette poussée de l’extrême droite est que les travailleurs retrouvent leurs valeurs politiques. C’est qu’ils affirment leur conscience de constituer contre le patronat un seul et même camp de femmes et d’hommes de toutes origines, de toutes couleurs de peau, de toutes croyances, qui travaillent, souffrent et doivent se battre ensemble.

Sans les immigrés, le bâtiment, les hôpitaux, les aéroports, l’hôtellerie, les secteurs du nettoyage, du gardiennage, du transport, de l’industrie automobile, de l’agroalimentaire… ne pourraient pas fonctionner. Les travailleuses et travailleurs immigrés sont nos sœurs et nos frères d’exploitation et de combat, à qui le patronat réserve bien souvent les emplois les plus durs et les plus mal payés.

Zemmour leur reproche de ne pas être « assimilés », parce que certains d’entre eux ne parlent pas bien français et ont appelé leur fille Latifa et leur fils Mamadou ? Et alors ? Heureusement qu’ils sont là, car ils contribuent à faire fonctionner la société, et autrement plus que Zemmour lui-même !

Zemmour, Le Pen, Macron et tous les politiciens qui se placent au-dessus des travailleurs se comportent comme la bourgeoisie : ils estiment que la société leur appartient et qu’il leur revient de commander la population et de lui dire comment elle doit vivre. Eh bien non, la société doit appartenir à tous ceux qui la font fonctionner !

C’est avec cette conscience que les travailleurs peuvent s’organiser et lutter collectivement pour leurs intérêts essentiels. Je suis candidate à l’élection présidentielle pour propager cette conscience de classe contre toutes les diversions, à commencer par le nationalisme.

Les réactionnaires, les xénophobes et les racistes disent « les Français d’abord ». Alors, soyons nombreux à leur répondre : « les salaires d’abord », « les emplois d’abord », « les retraites d’abord », « les intérêts des travailleurs d’abord ». Le monde du travail d’abord !

Bulletins d’entreprise du 6 décembre 2021

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