Amazon – Brétigny : pas de navette pour les travailleurs08/12/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/12/2784.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Amazon – Brétigny : pas de navette pour les travailleurs

Depuis plusieurs semaines, les navettes de transport qui permettaient aux travailleurs de l’entrepôt Amazon de Brétigny, dans l’Essonne, de rejoindre la gare RER, ne circulent plus, la direction ayant décidé de les supprimer.

Le prétexte est que les navettes avaient été mises en place au début de l’épidémie et que « désormais, le Covid c’est fini ». Il faut un sacré culot pour affirmer cela au moment où les médias alertent sur l’arrivée d’une cinquième vague.

Comble du mépris, la direction a informé la veille par un simple message informatique sur le poste de travail : « Les navettes sont supprimées. Bonne chance. » Le résultat est que les milliers de travailleurs du site qui viennent avec ce moyen de transport doivent désormais s’entasser dans des bus municipaux bondés pour venir et rentrer du travail. Chaque fois, c’est la cohue pour pouvoir monter dans le bus. Souvent le chauffeur ne parvient même pas à en fermer les portes et les conditions du voyage sont telles que certains font des malaises.

Pour ceux qui ne parviennent pas à entrer dans les bus, la suppression des navettes implique de devoir faire 30 minutes de marche à pied en affrontant le froid et parfois la pluie. Les conditions sont d’autant plus pénibles que de nombreux travailleurs viennent avec un simple pull car la direction d’Amazon interdit d’apporter un manteau, un parapluie ou un sac à proximité du poste de travail.

Dans ces conditions délirantes, le moindre retard de quelques minutes entraîne l’annulation pure et simple de la prime d’assiduité. Et dans les périodes de creux d’activité où la direction estime qu’il y a trop de travailleurs, elle se sert des retards pour faire le tri et prononcer des mises à pied avec suspension du salaire.

L’arrogance et le mépris sans limite vis-à-vis des travailleurs, c’est bien tout ce dont est capable la direction. La suppression des navettes permettra d’économiser quelques dizaines de milliers d’euros, une misère pour un groupe multimilliardaire. Hasard du calendrier, cette décision intervient quelques mois après le premier voyage dans sa navette spatiale du patron du groupe, Bezos. Les travailleurs, eux, sont privés de navette pendant que le patron profite de la sienne à grands frais, tout un symbole du capitalisme. La seule chose qu’il n’aura pas volée sera la révolte des travailleurs qui fabriquent ses profits.

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