Dans le monde

Grèce : les militants humanitaires poursuivis

Le 18 novembre s’est ouvert en Grèce le procès de 24 humanitaires, dont deux ont déjà été emprisonnés quelques mois en 2018.

Ils sont en réalité coupables aux yeux du gouvernement d’appartenir à une ONG, ERCI (le Centre international d’intervention d’urgence) et d’avoir aidé des migrants à Lesbos.

Les chefs d’accusation sont grotesques et odieux : espionnage, parce qu’ils auraient écouté illégalement la radio de la police, appartenance à un réseau criminel de passeurs, trafic d’êtres humains ou blanchiment d’argent.

Le gouvernement très à droite de Mitsotakis pratique l’intimidation systématique des ONG : elles ne peuvent quasiment plus patrouiller en Méditerranée, et 44 procédures ont été engagées contre leurs militants entre 2020 et 2021.

Par ailleurs, il revendique « une politique migratoire dure mais juste » puisqu’il vient d’ouvrir dans plusieurs îles des centres d’hébergement de réfugiés, centres modernes mais totalement fermés. Bref, il peut se vanter d’être le bon élève de l’Europe, ou plutôt son fidèle garde-chiourme.

Et c’est bien là la réalité : aussi infâme que soit cette politique, c’est d’abord celle des gouvernements des pays européens. Selon un rapport du Parlement européen, la criminalisation de l’aide humanitaire s’accroît partout : 60 procédures de ce type sont recensées dans treize pays européens. La France s’est signalée déjà depuis longtemps, entre autres en traînant en justice Cédric Herrou pour son action dans la vallée de la Roya.

La politique criminelle des dirigeants européens conduit de la répression des humanitaires jusqu’aux dizaines de noyés de la Manche et aux milliers de disparus en Méditerranée.

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