Féminicides : un État bien peu protecteur02/12/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/12/P7-1_Dans_une_rue_de_Pantin_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C222%2C2362%2C1550_crop_detail.jpg

Leur société

Féminicides : un État bien peu protecteur

Vendredi 26 novembre, à Epinay-sur-Seine en Seine-Saint-Denis, une femme a été assassinée, poignardée par son ex-compagnon, tout juste libéré de prison sans que la victime en ait été informée.

Illustration - un État bien peu protecteur

La veille de ce nouveau meurtre, le 25 novembre, avait lieu la Journée internationale contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, le Premier ministre, Castex, a annoncé l’octroi de 2 000 téléphones « grave danger ». Géolocalisés, ces téléphones permettent aux femmes victimes de violences d’accéder à une plate-forme téléphonique 24 heures sur 24 en appuyant sur une simple touche. Il est aussi beaucoup question de bracelets électroniques imposés aux hommes violents.

Tous ces dispositifs peuvent avoir leur utilité mais en réalité, ils ne remplacent pas les moyens humains nécessaires, le fait qu’il faut des femmes et des hommes pour se préoccuper d’informer les victimes – ce qui a manqué dans le drame d’Epinay –, de les aider, et encore faut-il qu’ils en aient les moyens. Les associations ne cessent de dénoncer le nombre insuffisant de places d’hébergement d’urgence pour les femmes cherchant à fuir leur domicile. La Fondation des femmes dénonce ainsi, dans un rapport publié le 18 novembre, le fait que huit femmes hébergées sur dix le sont dans des dispositifs non adaptés.

En réalité, ce gouvernement, tout comme ses prédécesseurs, se préoccupe surtout de faire des économies en réduisant les budgets aux associations, en diminuant le personnel dans les administrations et les services publics. Les discours gouvernementaux peinent à masquer la triste réalité du dénuement qui affecte tous les services de l’État ayant un rôle un peu social, dans la prévention, l’aide aux femmes, aux jeunes et à ceux qui dans cette société sont victimes de toutes les formes de violences possibles et imaginables.

Pour ceux qui gouver­nent, l’essentiel est que l’État demeure capable de remplir son rôle de répression. Alors pourquoi devrait-il être autre chose que cet appareil bureaucratique bien peu soucieux de l’intérêt et des problèmes de la population ?

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