Espagne : la grève des métallurgistes de Cadix24/11/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/11/2782.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : la grève des métallurgistes de Cadix

Depuis mi-novembre, les ouvriers métallurgistes de Cadix sont en grève illimitée. La grève s’accompagne de manifestations dans toute la ville. Nous publions ci-dessous l’éditorial des bulletins d’entreprise de nos camarades de Voz Obrera (Espagne-UCI).

« Les ouvriers métallurgistes de Cadix ont entamé une grève illimitée qui a débuté le 16 novembre. C’est une lutte contre les réductions de salaire et les reculs des droits que les patrons veulent imposer à l’occasion de la signature d’un nouvel accord avec les syndicats.

Après plusieurs mobilisations les jours précédents, le collectif a dit « Ça suffit », lassé de l’absence de résultats entre syndicats et employeurs pour débloquer le nouvel accord. La grève touche les principales usines. Jeudi 18 novembre, une nouvelle réunion entre syndicats et employeurs (la FEMCA) n’a débouché sur rien.

Les travailleurs continuent de manifester et ont aussi bloqué les routes et les ponts, comme il est de tradition dans les luttes de la région de la baie de Cadix. Au cours de ces journées, il y a eu des incidents et la police les a chargés avec des balles en caoutchouc. De nombreux médias tentent, comme toujours, de criminaliser les travailleurs, qui sont qualifiés de « violents ».

Cependant, de nombreux soutiens ne cessent d’arriver de travailleurs d’autres provinces espagnoles, du bassin minier des Asturies, de travailleurs galiciens, également d’Argentine et d’Uruguay. Un grand rassemblement de la population de Cadix a eu lieu le 19 novembre, une manifestation de soutien à Séville le lundi 22. Ils ne sont pas seuls. Il faudrait maintenant une grande manifestation des travailleurs pour défendre leurs intérêts communs.

Face aux reculs subis pendant toutes ces années, les travailleurs de Cadix exigent un accord, avec des conditions de travail et des salaires décents. Il faut cesser de perdre du pouvoir d’achat, il faut que les salaires soient indexés sur l’indice des prix. Cela serait facile à réaliser, en prenant sur les profits accumulés par les patrons depuis des années.

Si toute l’Espagne sait que les métallurgistes de Cadix ont brûlé un conteneur, peu connaissent l’attaque brutale que les patrons entendent mener contre eux : gel des salaires pour les années 2021-2022, suppression des 13e et 14e mois, augmentation jusqu’à 70 % du nombre de contrats temporaires, création d’une nouvelle catégorie en dessous de celle de spécialiste et du salaire fixé par la convention. Le patronat veut aussi augmenter la journée de travail, ne pas déclarer les heures supplémentaires, exiger un salaire lié à la productivité... Ce même patronat, avide de profits, a déjà mené de nombreuses attaques sous forme de suppressions d’emplois, de plus de précarité et de bas salaires, avec une augmentation sans précédent du nombre de contrats temporaires. Mais il en veut plus !

Cadix a un taux de chômage de 26 %, le plus élevé de la province, suivi de près par les autres municipalités environnantes. La fermeture de l’usine Airbus de Puerto Real a aggravé la situation au niveau des emplois directs et des entreprises sous-traitantes. De nombreux travailleurs ont dû émigrer.

Face à un avenir que le patronat veut rendre encore plus difficile pour les nouvelles générations, la seule option est de se battre, sans quoi les choses vont fatalement empirer. Il faut soutenir les métallurgistes dans leurs justes revendications, étendre la grève illimitée et comprendre que leur lutte pour un accord décent est celle de tous. L’unité de tous les travailleurs est leur force.

Les métallurgistes de Cadix ont ouvert une caisse de résistance et sont soutenus par de nombreux travailleurs. Soyons solidaires car, si les patrons de la métallurgie ne sont pas stoppés dans leur élan, les autres patrons ne tarderont pas à leur emboîter le pas. Vive la lutte des métallos, vive la lutte de la classe ouvrière ! «

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