Aéroport de Roissy : les grévistes de la sûreté font céder les patrons24/11/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/11/2782.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroport de Roissy : les grévistes de la sûreté font céder les patrons

Après quatre jours de grève à Roissy, les salariés des entreprises de sûreté, ceux qui contrôlent les bagages et les accès des passagers, ont forcé leurs employeurs à renoncer à leur projet de suppression de la Pasa (prime annuelle de sécurité aéroportuaire), équivalente à un 13e mois.

Cela a démarré par une grève nationale massive de l’ensemble des entreprises de sûreté mardi 16 novembre : Securitas, ICTS, Samsic, Hubsafe, APFS, Securus. À Roissy, la grève a continué jusqu’aux négociations du vendredi 19 novembre, où les patrons ont reculé. Cette réunion était pourtant réservée aux seuls délégués centraux, en visio­conférence pour avoir la garantie que les grévistes ne puissent pas intervenir directement. Mais malgré la visio, ceux-ci se sont fait entendre et les patrons ont cédé. Pour beaucoup de ces travailleurs, c’était leur première grève et à l’annonce de ce recul, c’était l’émotion, les larmes, les danses.

Jusqu’au bout, les patrons de la sûreté ont manœuvré, prétendant qu’ils voulaient « préciser les critères », « améliorer la Pasa pour certains ». Les grévistes n’étaient pas dupes : ce que voulaient les employeurs, c’était la baisser et la supprimer. C’est pourquoi mardi 16 novembre la grève a été massive à Roissy, Orly, Lyon, Marseille, Toulouse, etc. Et comme ce sont ces salariés qui sécurisent les départs, on imagine la pagaille. Des accès ont été fermés. Sur les panneaux d’affichage, les avions étaient à l’heure mais, en réalité, les retards se sont accumulés.

Les patrons de la sûreté ont tout tenté, faisant même appel à des salariés d’Italie, d’Espagne ou de Belgique. C’est une pratique courante dans le secteur, pratique illégale mais, cette fois, l’inspection du travail est intervenue.

Cette lutte et la victoire ont un retentissement sur la zone. Tous ont subi des reculs : les baisses de salaire dues aux longs mois de chômage partiel, les licenciements ou les fins de contrat des intérimaires et CDD. Air France, ADP ou Servair ont imposé des plans de départs qui font retomber le travail sur ceux qui restent. Cela a été aussi le cas dans le transport (Aéropass), chez les bagagistes (groupe WFS) et chez bien d’autres.

Cette victoire de la sûreté est donc une victoire pour tous, qui redonne le moral et encourage tous les salariés à rendre les coups.

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