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La Roche-sur-Yon : les territoriaux en grève

Depuis plusieurs mois, les agents territoriaux de la ville, de l’agglomération et du CCAS de La Roche-sur-Yon, sont mobilisés contre l’application de la loi imposant le passage aux 1 607 heures annuelles.

les territoriaux en grève

Déjà, l’ambiance était donnée quand, lors d’un conseil municipal, l’adjointe aux finances avait déclaré qu’il fallait poursuivre la maîtrise des dépenses de fonctionnement, notamment sur la masse salariale. En langage clair, c’était une menace sur 100 emplois en équivalent temps plein.

Le maire, président de l’agglomération, ex-LR Macron-compatible, souhaite l’application stricte de la loi avec un passage aux 1 607 heures annuelles, soit 60 heures de travail de plus par an, sans augmentation de salaire, la suppression de six jours de congé et de six jours de RTT. Pour les agents du service des Sports, c’est la suppression du dimanche travaillé payé double et compensé par une journée de récupération, soit pour certains jusqu’à 200 heures de travail supplémentaires par an, sans augmentation de salaire.

Avec cette mesure, la mairie et l’agglo économisent l’équivalent de 63 agents à temps plein. En compensation, le maire propose une participation sur les cotisations de prévoyance et la mise en place de tickets repas. Ce sont des mesurettes, quand on sait que la compensation proposée est établie en pourcentage du traitement. Elle est donc forcément plus favorable aux salaires les plus élevés, alors que la ville de La Roche compte 76,07 % d’agents de la catégorie la plus basse, la catégorie C, et que seulement sept tickets repas par mois sont proposés, à 5 euros l’unité et financés à 50 % par les agents. Le directeur général des services, venu expliquer ces compensations devant un piquet de grève, mardi 9 novembre, a été copieusement hué, à juste titre.

Devant cette attitude, les agents sont montés plusieurs fois au créneau au cours du deuxième trimestre 2021, avec l’appui de la CGT et de SUD, la CFDT et FO se rangeant du côté du maire. Une pétition signée par 41 % du personnel a été remise le 15 juin. Enfin, le 5 octobre, lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle, un cortège d’environ 150 agents a participé de façon dynamique à la manifestation, derrière une banderole.

La mobilisation est montée d’un cran les 8, 9 et 10 novembre. Pendant ces trois journées de grève et de mobilisation, le centre technique municipal a été bloqué, plusieurs services ont fonctionné au ralenti et, le 10 novembre, la médiathèque du centre-ville est restée fermée. Les agents ne se contentent pas de protester contre les modalités de passage aux 1 607 heures : ils réclament aussi une augmentation de salaire de 100 euros net par mois. Pour le moment le maire se retranche derrière la loi pour ne rien céder.

La mobilisation devrait se poursuivre, le préavis de grève, initialement prévu jusqu’au 14 novembre, a été prolongé au 23 novembre et de nouvelles actions sont déjà programmées.

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