Grande-Synthe : camp démantelé et traque policière17/11/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/11/2781.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grande-Synthe : camp démantelé et traque policière

Mardi 16 novembre, le ministre de l’Intérieur Darmanin a fait procéder au démantèlement du camp de Grande-Synthe, dans le Nord, à grand renfort de dizaines de cars de CRS et de gendarmes.

Six cents migrants environ auraient accepté ce que le gouvernement appelle, sans honte, une « mise à l’abri », et qui n’est qu’un nouvel enfermement.

Le camp de Grande- Synthe, passé en quelques semaines de quelques centaines à près de 1 500 personnes, chassées de refuge en refuge par la police, était évidemment devenu un cloaque invivable. Les expulsés, dont des familles avec enfants, vont se retrouver dans des centres d’hébergement, situés parfois dans la même région, mais souvent loin de la côte, et donc de l’Angleterre qu’ils veulent rejoindre. Pour combien de temps et avec quel avenir sinon une nouvelle expulsion, faute d’obtenir un statut de réfugiés auquel ils devraient tous avoir droit ?

La veille du démantèlement, des centaines de migrants avaient fui pour recréer ailleurs des campements provisoires, que la police viendra régulièrement détruire mais qui leur permettront d’attendre, au plus près des ports, une occasion de traverser la Manche.

Cet acharnement contre les immigrés est dénoncé par les associations humanitaires et même par le rapport tout récent d’une commission d’enquête parlementaire. Son président, pourtant un député ex-LREM, y dénonce la « gestion policière » de l’immigration, l’inutilité de ces démantèlements et conclut que « la France est dans une maltraitance d’État » envers ceux qui fuient leur pays.

Ce rapport alimentera peut-être les discours des parlementaires mais ne changera pas la politique gouvernementale ni la propagande des politiciens qui misent sur le racisme ou la peur des étrangers.

Heureusement, les migrants peuvent compter sur des réseaux d’entraide, des associations et de simples particuliers prêts à leur fournir vêtements, nourriture et même hébergement, malgré les risques qu’ils encourent. Autant de femmes et d’hommes capables de faire preuve d’humanité face à l’attitude crasseuse des dirigeants du pays.

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