Chômeurs : les mensonges de Macron17/11/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/11/P3-1_Macron_et_les_chomeurs_OK_Lupo_copie.jpg.420x236_q85_box-0%2C256%2C2732%2C1792_crop_detail.jpg

Leur société

Chômeurs : les mensonges de Macron

Dans son discours du 9 novembre, en bon serviteur du patronat, Macron a entonné le refrain accusant les chômeurs de ne pas vouloir travailler : « Tous les entrepreneurs me disent peiner à recruter aujourd’hui… Pôle emploi passera en revue les centaines de milliers d’offres d’emploi sans réponse. Les demandeurs d’emploi qui ne démontreront pas leur recherche active verront leurs allocations suspendues. »

Illustration - les mensonges de Macron

Cette déclaration est truffée de mensonges. D’abord, selon les chiffres du ministère du Travail, les prétendues « centaines de milliers » d’offres d’emploi vacantes sont en réalité 264 000, parmi lesquelles les offres de CDI à temps plein sont au nombre de... 87 515 : une goutte d’eau dans l’océan des millions de travailleurs sans emploi ! Si ces offres ne sont pas pourvues, la faute en est aux bas salaires et aux mauvaises conditions de travail imposés par les patrons, que Macron se garde bien de dénoncer. Enfin, les contrôles sur les chômeurs et les suspensions d’allocations ne sont pas une nouveauté : ils existent depuis 2015 et servent surtout à faire baisser artificiellement les chiffres du chômage, en radiant des chômeurs au moindre prétexte. Ainsi, en 2019, Pôle emploi a effectué 400 000 contrôles, dont 15 % ont débouché sur une radiation temporaire, principalement au motif d’une absence à un rendez-vous avec un conseiller. Moins de 1 % des radiations sont dues au refus de deux offres d’emploi dites raisonnables. La seule nouveauté sera donc la multiplication de ces contrôles fixée à 50 000 supplémentaires en six mois, effectués à effectif constant par les 600 agents de Pôle emploi dédiés à cette tâche. Ces derniers subiront une pression accrue pour faire du chiffre, avec les conséquences que l’on peut imaginer.

Le chômage massif est une catastrophe pour le monde du travail. Ses causes sont les licenciements et le sous-effectif entretenu dans les entreprises et les services publics. Les capitalistes et l’État à leur service en sont les seuls responsables. Les politiciens, qui à six mois de l’élection ressortent la vieille rengaine contre les chômeurs, non seulement protègent les vrais responsables en faisant diversion, mais sèment le poison de la division dans les rangs de la classe ouvrière. Aucun travailleur ne doit être dupe de cette manœuvre grossière.

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