À Calais et Briançon : solidarité avec les migrants17/11/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/11/2781.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

À Calais et Briançon : solidarité avec les migrants

Samedi 13 novembre, deux manifestations avaient lieu, l’une à Briançon, l’autre à Calais. Elles ont rassemblé plusieurs centaines de participants dans chaque ville, pour soutenir les migrants et dénoncer les mauvais traitements que les autorités leur font subir.

À Briançon, une association a été obligée le 24 octobre de fermer un centre d’accueil débordé par un afflux de migrants, ce qui posait des problèmes de sécurité. Les associations ont fait appel à la préfecture pour loger les migrants. En attendant, ceux-ci ont d’abord occupé la gare de Briançon, avant d’être accueillis temporairement dans une église, ainsi que par un réseau de particuliers solidaires qui accueillent en priorité les familles.

Médecins sans frontières a aussi déployé une tente pouvant accueillir une cinquantaine de personnes. Ce matériel n’avait jamais servi que pour des catastrophes naturelles, dans des situations d’urgence, à Haïti ou aux Philippines par exemple. Les médecins de l’association sont choqués de devoir s’en servir en France, dans un pays riche qui aurait largement les moyens d’accueillir quelques centaines de migrants beaucoup plus décemment. Alors qu’il commence à faire froid, le passage des Alpes est de plus en plus dangereux, et beaucoup de migrants arrivent en hypothermie, avec des entorses, ou des maladies liées au froid. La préfète des Hautes-Alpes, qui n’a rien mis en place pour leur accueil, a déclaré en revanche que « des moyens supplémentaires ont été concentrés à la frontière afin d’entraver les passages illégaux. »

À Calais, les banderoles proclamaient : « Aucun humain n’est illégal », « Les frontières tuent », « Migrants, exilés, régularisez ! » Les manifestants dénonçaient les évacuations systématiques, toutes les 24 ou 48 heures, au cours desquelles les policiers détruisent à chaque fois les tentes et les effets personnels des migrants. Les manifestants soutenaient aussi les militants associatifs qui, depuis le 11 octobre, ont entamé une grève de la faim, pour dénoncer cette situation. Le médiateur envoyé par le gouvernement, Didier Leschi, directeur de l’Office français pour l’immigration et l’intégration, a promis de laisser aux migrants le temps de récupérer leurs affaires avant de les évacuer. Mais d’après les militants, rien n’a changé dans la réalité. Les autorités ont fini par accepter d’ouvrir un centre d’accueil temporaire pour la nuit, le temps que les migrants soient transférés dans une autre ville loin de la côte. Mais la plupart de ceux qui sont à Calais veulent partir pour l’Angleterre, et pas rester en France. Depuis le début de l’année, 20 000 personnes ont tenté la traversée de la Manche sur des embarcations de fortune, au péril de leur vie, alors qu’elles n’étaient que 600 en 2018.

D’un bout à l’autre du pays, les manifestants avaient toutes les raisons de dénoncer la violence de la répression contre les migrants, et le repli derrière des frontières d’un autre âge.

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