Leur société

Racisme : on se marre dans la police

L’an dernier, à L’Île-Saint-Denis, la peur d’une interpellation en pleine nuit avait mené un jeune ouvrier égyptien sans papiers à se jeter à la Seine. Cela avait provoqué l’hilarité des policiers qui le poursuivaient et se lançaient l’un à l’autre : « Un bicot comme ça, ça ne nage pas », « Ça coule, tu aurais dû lui accrocher un boulet au pied ».

Ces policiers de Seine-Saint-Denis viennent de passer en procès. Ils se sont défendus en prétendant croire que « bicot » était un terme ordinaire utilisé pour « faire marrer la galerie », « une blague potache pour s’amuser », « un moment d’humour ». Ce qui en dit long sur le racisme policier ordinaire, qui cette fois a été entendu grâce à une vidéo et a donné lieu à ce procès.

La justice les condamnera peut-être en janvier prochain pour injures racistes. Mais elle n’a pas retenu l’accusation de violences policières, qui n’ont pas pu être filmées. Pourtant, l’interpellation pour soupçon de vol de matériel de chantier a débouché sur l’abandon de toute poursuite à l’encontre de l’ouvrier. Elle était donc abusive. Aucun des sept policiers n’a porté secours à celui-ci, qui aurait pu se noyer. Par contre, quand il s’est hissé lui-même hors de l’eau, ils l’ont tous frappé, et le passage à tabac a continué dans le fourgon jusqu’au commissariat.

De l’humour policier en quelque sorte.

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