Dans le monde

Mali : les travailleurs relèvent la tête

Dans le numéro du 1er novembre de leur journal Le pouvoir aux travailleurs, nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) rapportent les grèves qui se sont déroulées pour lutter contre la vie chère, les abus patronaux et le mépris de l’État.

Avec le soutien de leur syndicat, les employés de banque ont fait une grève de 72 heures à compter du 27 octobre 2021. De nombreux établissements financiers ont été touchés. Les grévistes ont mis sur pied des piquets de grève pour faire respecter leurs mots d’ordre. Ils réclament, entre autres, des augmentations de salaire, la réintégration de leurs camarades licenciés pour motif économique, l’embauche des travailleurs intérimaires, une meilleure gestion des fonds sociaux en principe destinés à l’aide au sein de l’entreprise, mais que les travailleurs ne perçoivent pas lorsqu’ils en font la demande.

Ce mouvement revendicatif a touché également les prestataires du PMU-Mali ainsi que les employés de certaines stations-service (Oryx, Total et Shell). Les pompistes en grève veulent un salaire décent et de meilleures conditions de travail. Ils en ont assez d’être traités comme des bêtes de somme et le disent haut et fort : « Nous travaillons de 6 heures à minuit sans prime de travail, pas de congé ni de permission, sans compter les licenciements abusifs sans préavis. » Leur délégué explique : « Certains sont employés depuis 10 ans et payés 25 000 ou 30 000 F CFA par mois (entre 38 et 46 euros environ). » Sachant que le kilo de viande frôle actuellement les 4 000 F CFA à Bamako, que le sac de 50 kg de riz dépasse les 20 000 F CFA ou que le bidon de 20 litres d’huile est à 24 000 F CFA, comment faire vivre toute une famille avec un si petit salaire ? Ces travailleurs sont conscients qu’en se mettant en grève ils peuvent être licenciés sans ménagement par leurs patrons au comportement d’esclavagistes, mais ils ont tout de même osé lever la tête et cela peut encourager d’autres à en faire autant.

Même si ce mouvement de grève n’a été que partiellement suivi, il a quand même été vu par de nombreux habitants et travailleurs de la capitale malienne. Nombre d’entre eux vivent et travaillent dans les mêmes conditions que ces pompistes et se serrent la ceinture comme eux pour joindre les deux bouts. Ils pourraient aussi s’inspirer de leur lutte pour défendre leurs intérêts, car ce n’est que collectivement, par leurs luttes, qu’ils pourront faire reculer les patrons et le gouvernement.

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