Étudiants sans-fac : des jeunes privés d’études09/11/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/11/2780.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Étudiants sans-fac : des jeunes privés d’études

Des militants et des étudiants de Nanterre ont mené des actions pour obtenir l’inscription de 61 étudiants qui s’en trouvaient dépourvus. Cela met en lumière le fait que nombre de jeunes bacheliers se retrouvent aujourd’hui sans solution, dans l’indifférence du ministère de l’Enseignement supérieur.

Combien sont-ils dans l’ensemble du pays à n’avoir pas trouvé de formation ? La plateforme Parcoursup, censée trier les étudiants selon les choix formulés, a contribué à rajouter de l’opacité à un système déjà très sélectif.

Début octobre, Frédérique Vidal se félicitait de son bilan en tant que ministre de l’Enseignement supérieur : « Depuis 2017, nous faisons avancer la démocratisation et la réussite et cette année n’y déroge pas. » En fait, 30 % des bacheliers qui ont trouvé une place se déclarent insatisfaits de leur orientation. Par ailleurs, la ministre affirme que seuls 239 bacheliers n’en avaient pas trouvé et que ces derniers, principalement issus de baccalauréats professionnels, étaient accompagnés dans leur recherche. Ce chiffre est évidemment grossièrement minoré. En juillet dernier, 22 000 lycéens avaient renoncé et quitté la plateforme faute de réponse et 66 000 étaient sans affectation. Combien ont renoncé depuis ? Il est impossible de le savoir.

Nombre de jeunes ont essayé de joindre les rectorats de leur académie et se sont heurtés à des portes closes. Les dispositifs SOS rentrée ont disparu dans la plupart des municipalités, faute de subventions. Les enfants de parents qui ont les moyens de payer, ou qui s’endettent, ont rejoint des formations privées. Les autres ont disparu des radars du ministère.

Ainsi, prétendre que tout marche sur des roulettes comme le clame la ministre de l’enseignement supérieur ne peut tromper personne. Depuis des années, les gouvernements refusent de construire les universités et les écoles pour faire face à la hausse démographique : en 2020, il y a eu dans l’enseignement supérieur 59 600 entrées supplémentaires par rapport à l’année précédente, 34 000 en 2021. Il faudrait de la place dans plusieurs universités pour accueillir ces nouveaux étudiants.

Mais investir massivement dans l’Éducation est ce que se refuse à faire ce gouvernement, tout comme les précédents.

Partager