Une campagne contre les chômeurs03/11/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/11/2779.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une campagne contre les chômeurs

La page d’accueil de Pôle emploi l’affiche en gros : plus d’un million d’offres d’emploi sont disponibles. De quoi alimenter les reportages sur les pénuries de main-d’œuvre, assortis de déclarations politiciennes pour dire en substance que le problème n’est pas le chômage, mais les chômeurs !

Ces chiffres et ces propos ont servi à justifier la révoltante réforme du mode de calcul des allocations chômage, afin d’encourager les chômeurs à occuper les postes non pourvus. Mais, outre le fait que beaucoup d’offres sont en réalité des emplois très précaires et mal payés, différentes enquêtes menées par des journalistes, mais aussi par des syndicats comme la CGT, montrent que beaucoup sont tout bonnement inexistantes.

Pour la seule ville de Noisy-le-Grand, en région parisienne, la CGT a relevé que, sur 713 offres d’emplois dits disponibles mises en ligne samedi 9 octobre, 40 % étaient non-conformes, car on les retrouvait en double, voire en triple exemplaire. À la présence de plusieurs annonces pour un seul et même poste s’ajoute celle d’offres mensongères, proposant un poste en CDD de trois mois qui s’avère finalement un contrat d’une semaine, etc.

Moins d’un quart du million d’offres affichées par Pôle emploi proviennent effectivement de l’agence publique, 77 % des annonces émanant de sites partenaires. Ces derniers sont en réalité des plateformes privées qui sont rémunérées en fonction du nombre de chômeurs qui s’y connectent et ont donc tout intérêt à mettre en avant beaucoup d’offres.

Le caractère inexistant ou mensonger des annonces est facile à vérifier. C’est d’ailleurs ce que font quotidiennement les demandeurs d’emploi qui cliquent dessus. Mais les candidats en campagne se soucient moins de la vérité que du nombre de voix qu’ils pourront attirer à coups de démagogie antichômeurs.

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