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Toulon, Arles, Nîmes et Alès : « Il faut prendre sur les profits »

Nathalie Arthaud est allée à la rencontre de camarades et sympathisants de Toulon, Arles, Nîmes et Alès, où comme toujours les réunions ont été animées.

Comment remplir son caddy ? C’est le principal sujet de discussion parmi les travailleurs, non seulement dans les entreprises de production, mais aussi dans les transports, l’éducation, chez les territoriaux, ou à l’hôpital. Une aide à domicile témoignait qu’au tarif où on lui rembourse les kilomètres parcourus, elle ne travaille plus que pour faire le plein d’essence et que son loyer payé, il ne lui reste plus rien.

Comme l’a dit Nathalie : « Castex le reconnaît lui-même, au-dessous de 2 000 euros on ne s’en sort pas, et 38 millions de salariés sont dans ce cas. Alors prenons-le au mot, il faut prendre sur les profits ! » Et à ce propos, comme l’a fait remarquer un camarade : « Ceux des patrons se comptent en milliards. Le déficit de la Sécu, c’est en millions, et la Sécu a supporté le coût des vaccins, etc. Avec ces milliards, ils ont largement de quoi payer. »

Comment surmonter le manque d’organisation et les divisions, encouragées par le corporatisme des syndicats ? La question vient souvent sur le tapis, mais il faut compter sur l’initiative des travailleurs. « On appartient à une même classe, c’est ça le camp des travailleurs », a souligné un camarade, ajoutant : « Et on ne donne pas d’illusions. Rappelons-nous les expériences de Syriza et de Podemos, la gauche même soi-disant radicale, ça conduit à l’austérité. On ne peut pas aménager le capitalisme, il faut le renverser. »

La montée des idées nationalistes et réactionnaires inquiète. « Je travaille depuis des années, je paye mes impôts, j’ai ma carte d’identité française… et on me demande de changer de prénom ?! Les médias nourrissent la violence en parlant de Zemmour et des musulmans. Dans le Var un Resto du cœur a même refusé de servir des migrants », a souligné une camarade d’origine marocaine. Là aussi, il faut compter sur les luttes, car c’est dans les luttes que les travailleurs dépassent leurs préjugés, en réalisant qu’ils sont dans le même camp face au patron qui les exploite. La meilleure manière de combattre le racisme, c’est bien de combattre la résignation. Récemment, rappelait un camarade, ce sont d’ailleurs les femmes de ménage immigrées, grévistes et victorieuses du groupe Accor, qui ont montré l’exemple par leur détermination.

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