Dans les entreprises

Stellantis : travailleurs de tous les pays, unissons-nous !

Vendredi 29 octobre, une délégation de 35 militants syndicaux venant de huit usines Stellantis-PSA de France s’est rendue en Allemagne, à Eisenach, pour apporter son soutien aux travailleurs de l’usine Stellantis-Opel menacée de fermeture par leur patron commun.

travailleurs de tous les pays, unissons-nous !

Ce rassemblement, organisé par le syndicat allemand IG-Metall, réunissait 2 000 travailleurs, dont un millier de l’usine Opel menacée. La direction en a annoncé la fermeture qu’elle prétend provisoire, et le transfert de la production vers l’usine PSA de Sochaux, en France. Sous prétexte de crise des semi-conducteurs, Carlos Tavares, le PDG du groupe, cherche en réalité à fermer un certain nombre d’usines après la fusion de PSA avec Fiat-Chrysler. Les belles promesses faites au moment de la fusion, selon lesquelles aucune usine ne fermerait, se sont évidemment envolées en fumée.

Le groupe annonce des fermetures d’usines les unes après les autres : celle d’Eisenach, mais aussi celle de Vienne, en Autriche, dont la production ira à Valenciennes. Une leçon que devraient retenir les chantres de la relocalisation : ces transferts de production non seulement vont jeter au chômage des travailleurs d’Allemagne et d’Autriche, mais ne vont pas créer un seul emploi en France.

La direction va se contenter de surexploiter les ouvriers de Sochaux et de Valenciennes, d’augmenter les cadences, de multiplier les heures supplémentaires et les samedis travaillés. Chômage d’un côté, surexploitation de l’autre : voilà ce que rapportent ces relocalisations !

La délégation de militants de PSA venus de France a pu s’exprimer devant les travailleurs d’Allemagne, qui leur ont réservé un accueil particulièrement chaleureux. Beaucoup étaient impressionnés que des travailleurs aient fait pour certains plus de 1 000 km, pour leur apporter leur soutien, alors que la propagande du patron prétend que « le travail revient en France ». Le message qu’apportait la délégation était clair : les travailleurs de France doivent être solidaires de ceux d’Allemagne, et la concurrence entre nous est un poison ! Les échanges entre travailleurs de France et d’Allemagne ont permis, comme c’est toujours le cas dans ces situations, de constater que, d’un côté et de l’autre de la frontière, les problèmes des travailleurs sont les mêmes.

Comme l’a dit au nom de la CGT PSA Jean-Pierre Mercier à la tribune, lors du rassemblement, il n’y a pas de gagnants dans cette affaire, à part les actionnaires : « Nous devons montrer que, par-delà les frontières, que nous travaillions en Allemagne chez Opel, en Angleterre chez Vauxhall, en Italie ou en Pologne chez Fiat, aux États-Unis chez Chrysler, en Espagne, au Maroc ou en France chez PSA, nous, travailleurs de Stellantis, nous devons être unis comme les cinq doigts de la main, car nous avons les mêmes intérêts à défendre face aux intérêts des actionnaires de Stellantis. »

Depuis la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler, le groupe compte plus de 400 000 travailleurs, ce qui pourra demain représenter une force considérable pour lutter. « Mais la force de notre nombre n’est rien si nous ne sommes pas unis par-delà les frontières. Si nous ne sommes pas unis et déterminés à défendre nos intérêts communs par la mobilisation collective », a conclu Jean-Pierre Mercier.

Ce voyage en Allemagne a été un véritable bol d’air pour les militants syndicaux qui y ont participé et qui, ainsi, ont pu montrer concrètement ce que veulent dire les mots « solidarité internationale des travailleurs ».

Partager