Leur société

Retraites complémentaires : sous-revalorisation

Les retraites complémentaires Agirc-Arrco ont été revalorisées de 1 % au 1er novembre, moyennant quoi le pouvoir d’achat des retraités va continuer de baisser puisque l’inflation est officiellement de 3,2 % selon les chiffres de l’Insee.

Cette caisse de retraites complémentaires du secteur privé, fusion de l’Agirc (pour les cadres) et de l’Arrco( pour les non-cadres), fonctionne selon un système par points : leur cumul, multiplié par la valeur du point au moment du départ en retraite, constitue pour le nouveau retraité une somme non négligeable qui s’ajoute à la retraite du régime général : elle représente un quart à un tiers de la pension pour les ouvriers et jusqu’aux deux tiers pour les cadres.

En 2020 la crise, les licenciements et donc la diminution du nombre de cotisations ont entraîné un déficit des caisses complémentaires de plus de quatre milliards. En juillet 2021, les représentants du Medef, hostiles évidemment à toute hausse de ses cotisations, et ceux de la CFDT et de la CFTC ont finalement décidé de cette sous-revalorisation, devant laquelle se sont inclinés les autres représentants syndicaux liés par cette gestion paritaire.

Ce serait, paraît-il, une entorse à la règle d’or qui exige une revalorisation toujours égale à l’inflation, donc une sorte d’exception de temps de crise. En réalité, selon une étude publiée par la revue Capital, en dix ans, une sous-revalorisation régulière des retraites complémentaires a provoqué un manque à gagner de 4 % pour les anciens salariés. Encore ce manque est-il mesuré à l’aune d’une hausse des prix officielle déconnectée des dépenses réelles des travailleurs.

Faire en sorte que les retraites suivent la hausse réelle des prix est indispensable. Cela veut dire faire payer le Medef, sans attendre la énième discussion autour du tapis vert pour récolter à peine des miettes.

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