Dans les entreprises

Calais : nouveau port, vieille politique

Le nouveau port de Calais a été mis en service dimanche soir 31 octobre. La presse avait célébré, il y a deux mois, l’inauguration de ses installations flambant neuves. Mais les travailleurs du port n’ont, eux, pas de raisons de se réjouir.

nouveau port, vieille politique

La surface du port a été doublée. Ils ont maintenant deux ports à gérer. Cela fait beaucoup plus de travail… et peu de bras en plus : quinze travailleurs seulement ont été embauchés en CDD ! On comprend leur inquiétude sur leurs conditions de travail à venir.

Il faut dire que cette extension du port, qui a été le plus gros chantier portuaire européen et a coûté 863 millions d’euros d’argent public, n’a été conçue que pour servir les intérêts des compagnies de ferries. Car le trafic transmanche entre Calais et Douvres rapporte le gros lot. Malgré son ralentissement en 2020, dû à la fermeture des frontières consécutive au Brexit et à l’épidémie de Covid, les deux compagnies rivales, DFDS et P & O, ont continué à amasser des bénéfices énormes. L’appât du gain est tel que, récemment, DFDS a lancé un nouveau super-ferry, et que la P & O est en train de construire deux navires destinés à cette ligne. Un troisième requin s’est immiscé dans le détroit, Irish Ferries. Alors, avec un port plus grand et plus moderne, le président de la société d’exploitation des ports du détroit a de quoi être aux anges : il voit s’élargir encore l’horizon de ses profits.

Pour la population ouvrière de Calais, il n’y aura pas plus qu’avant de retombées de ce nouveau pactole. Les travailleurs du port ont toutes les raisons de rester vigilants pour défendre leurs intérêts.

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