DCX Chrome – Marly : ouvriers, pas criminels !27/10/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/10/_P14-1_DCX_2021-10-26_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

DCX Chrome – Marly : ouvriers, pas criminels !

L’usine d’aciers spéciaux DCX Chrome, à Marly, dans le Nord, compte environ 70 travailleurs. Vingt-et-un ouvriers d’atelier, sur les 23 en CDI, sont en grève depuis mardi 19 octobre.

Illustration - ouvriers, pas criminels !

Les grévistes réclament, entre autres, une augmentation de salaire de 350 euros net et une prime de 1500 euros pour tous, intérimaires compris. Plusieurs travailleurs font grève pour la première fois.

Depuis mardi, quasiment aucun camion n’a pu être chargé faute de produit fini, et faute de bras pour charger les camions. À cette heure, la direction est incapable d’expédier quoi que ce soit. Les travailleurs s’amusent beaucoup de voir les chefs essayer de travailler, car ils n’arrivent même pas à faire la moitié de la production, et en plus ils se disent fatigués. S’il leur fallait la preuve que sans les ouvriers rien ne tourne, eh bien ils l’ont !

Les travailleurs en lutte ont rédigé un tract et l’ont distribué devant l’entreprise, ce qui leur a valu le soutien de nombreux automobilistes, auxquels ils ont expliqué leur grève. Un chauffeur roumain a salué la grève et l’a fait connaître sur les réseaux sociaux.

Les grévistes ont fait connaître leur grève à d’autres travailleurs du groupe, en allant distribuer un tract au changement de poste : les sites Pandrol à Douai et à Raismes. L’accueil a été bon, des travailleurs disant : « Vous avez raison. Ce que vous demandez, on en aurait besoin aussi. » Il y a même un site en Italie où la grève est connue.

L’entreprise DCX Chrome appartient au groupe Delachaux, qui exploite 3 000 travailleurs dans le monde. Stéphane Delachaux et sa famille sont les 128èmes plus riches de France. Leur fortune personnelle a augmenté de 75 millions d’euros en un an, en pleine crise.

Lundi, le patron a assigné 21 grévistes au tribunal, au motif d’avoir soi-disant bloqué des camions. Les travailleurs ont pu constater « qu’ils ont de l’argent pour nous assigner, pour payer les huissiers, mais pas pour nous augmenter ». Cette convocation a été l’occasion de se réunir tous ensemble devant le tribunal, en scandant des slogans et en chantant. Des soutiens étaient présents.

La solidarité est forte entre les grévistes. L’un d’entre eux a dit : « J’espère que cette solidarité durera après la grève, et sera aussi forte à l’intérieur qu’à l’extérieur. »

Démocratiquement, les grévistes ont reconduit la grève mardi 26 au soir.

Finalement, le patron a été débouté par le tribunal et est condamné à payer 100 euros à chaque gréviste. Le moral des grévistes est renforcé.

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