Mélenchon : nouvel emballage, même camelote20/10/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/10/2777.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mélenchon : nouvel emballage, même camelote

Dimanche 17 octobre, Jean-Luc Mélenchon a voulu donner un nouveau ton ou un nouveau tour à sa campagne électorale, la plaçant désormais sous le signe de « l’union populaire ».

Cela n’implique aucun changement de programme mais viserait à rassembler au-delà des seuls rangs de la France insoumise. Mélenchon et ses amis évoquent les possibles arrivées d’intellectuels, d’artistes, de syndicalistes, etc. Mais ils pensent surtout à faciliter l’éventuel ralliement de forces constituées, venues de la gauche ou de l’écologie. Le PCF est sollicité à demi-mot, mais aussi les écologistes qui ne se satisferaient pas de la candidature de Jadot.

Jean-Luc Mélenchon affirme que les appellations successives sous lesquelles il s’est présenté, Parti de gauche lorsqu’il a quitté le Parti socialiste en 2009, puis Front de gauche en alliance avec le PCF, ensuite La France insoumise et désormais l’Union populaire, représentent autant de moments politiques différents. Il s’agit pourtant de la même tentative de prendre la place électorale laissée vacante par l’effondrement du PCF d’abord, du Parti socialiste ensuite.

Mélenchon veut donc occuper cet espace électoral. Mais pour quoi faire ? Il reste en fait dans le cadre des institutions politiques et de la société telle qu’elle va, ce qui implique la soumission au grand patronat et à ses intérêts. Aucun point de son programme ne s’en prend d’ailleurs à la domination du capital. Non seulement il ne demande aux travailleurs que de bien voter mais il obscurcit volontairement leur conscience par une propagande nationaliste.

Des travailleurs voteront sans doute pour lui en se disant qu’au moins il est pour la retraite à 60 ans, le smic à 1 400 euros et le rétablissement de l’ISF, et que sa présence fait contrepoids à la propagande révoltante de l’extrême droite et à la morgue des macronistes à genoux devant le patronat. Mais ils seraient forcément déçus comme l’ont été ceux qui avaient apporté leurs suffrages à François Hollande, le prétendu ennemi de la finance qui l’a si bien servie cinq ans durant, et pour les mêmes raisons : refuser de s’en prendre au grand capital, c’est forcément accepter de faire peser sur les travailleurs tout le poids de l’exploitation et de la crise sociale.

L’appellation change, l’entreprise de tromperie de l’électorat populaire reste.

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