Automobile : les pénuries n’empêchent pas les profits13/10/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/10/_P13-1_Dans_la_manifestation_interprofessionnelle_du_5_octobre_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Automobile : les pénuries n’empêchent pas les profits

Les arrêts de production touchent quasiment toutes les usines des constructeurs automobiles. Celles des fournisseurs sont également touchées et cette situation se retrouve dans toute l’Europe et dans le monde. La raison principale invoquée pour justifier cette paralysie est la pénurie de semi-conducteurs.

Illustration - les pénuries n’empêchent pas les profits

Selon la presse, cette pénurie entraînera une diminution de production de plus de 10 millions de véhicules, sur l’ensemble de l’année 2021, à l’échelle mondiale. Et l’on entend parler de la « crise du marché de l’automobile ». Mais les grands constructeurs automobiles n’en ont pas moins réussi à tirer leur épingle du jeu. Même quand ils vendent moins de véhicules, ils les vendent beaucoup plus cher et réalisent des profits record. C’est ce qu’a expliqué en juillet, le PDG de Stellantis (ex-PSA-Fiat-Chrysler), Carlos Tavares. Interviewé à la radio, il a déclaré : « Les carnets de commandes sont merveilleusement pleins. Nous avons malheureusement une incapacité à les satisfaire tous immédiatement puisque nous avons une crise des semi-conducteurs dans le monde entier qui limite notre capacité de production. Donc nous sommes dans une période inflationniste. »

Dans les faits, les constructeurs comme PSA ont réservé leurs stocks de semi-conducteurs aux véhicules les plus haut de gamme, qui leur rapportaient les plus fortes marges. Et ils ont profité de la pénurie pour faire monter les prix. D’après les spécialistes, les prix de catalogue des véhicules ont augmenté deux ou trois fois cette année, selon les constructeurs. La pénurie leur a permis aussi de mettre la pression sur leurs fournisseurs et leurs concessionnaires, en faisant baisser les tarifs des uns et en supprimant les rabais anciennement consentis aux autres.

Dans les usines, les travailleurs ont payé cette politique par les milliers d’emplois d’intérimaires supprimés, par les baisses de salaires dues au chômage partiel en même temps que par l’augmentation des cadences. Et comme le montre la dernière offensive de la direction de Renault avec son projet de nouvel accord triennal, d’autres coups se préparent.

Tout cela a engendré des profits exceptionnels. Alors que Renault annonçait une perte de plus de 7 milliards d’euros au premier semestre 2020, le groupe s’est rétabli dès le premier semestre 2021 avec la hausse du chiffre d’affaires et un bénéfice de 368 millions d’euros. Stellantis a, lui, carrément annoncé un bénéfice de 6 milliards d’euros pour le seul premier semestre 2021. Et le groupe allemand Volkswagen a battu ses records d’avant le Covid avec plus de 11 milliards d’euros de bénéfice pour la même période.

Pour les ouvriers de l’automobile, il sera indispensable de se battre tous ensemble pour imposer le maintien des emplois quelle que soit la charge de travail, en la répartissant entre tous les travailleurs, intérimaires compris, et en assurant à chacun un salaire minimum décent qui soit au moins au niveau des salaires pleins d’avant le Covid ; car, depuis, les prix n’ont fait qu’augmenter.

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