Mali : la France ne veut pas laisser la place29/09/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/10/2774.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mali : la France ne veut pas laisser la place

Un 52e soldat français a perdu la vie au Mali, tué dans une embuscade. Comme ceux qui l’ont précédé, il est mort pour défendre les intérêts de l’impérialisme français dans la région. Une mort d’autant plus stupide qu’elle intervient à un moment où les soldats français vont quitter leurs bases, au Nord du Mali, tout en continuant à y intervenir à partir du Niger voisin.

En annonçant en juillet dernier l’abandon rapide de ces bases et la réduction du nombre de militaires français engagés au Sahel, Macron entendait mettre fin à l’enlisement de l’armée française. Il réagissait aussi à l’ouverture de négociations avec certains groupes djihadistes par le Premier ministre Choguel Maïga, arrivé au pouvoir deux mois plus tôt après un coup d’État.

Mais quitter le Mali ne signifiait pas pour autant laisser d’autres y prendre pied. C’est pourtant ce qui est en train de se passer. À peine le départ des troupes françaises annoncé, Choguel Maïga a pris langue avec différents groupes de mercenaires, et en particulier ceux de la société russe Wagner, qui sévit déjà en Centrafrique, en Libye et en Syrie. Le Premier ministre malien a affirmé samedi 25 octobre à la tribune de l’ONU son droit à « assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires », dénonçant « l’abandon en plein vol » de la France. La ministre française des Armées, Florence Parly, s’en est étranglée de rage, taxant d’indécents ces propos deux jours après la mort du soldat français. Mais ce qui l’inquiète vraiment, c’est de voir le Mali s’émanciper un tant soit peu de la tutelle française.

Wagner, étroitement liée aux dirigeants russes, est bien connue pour ses exactions en Centrafrique, où elle a été appelée par les dirigeants du pays suite au départ de l’armée française. Mais l’armée malienne, soutenue et formée par les militaires français, a commis autant d’actes barbares contre la population, et les soldats français eux-mêmes ont leur lot de victimes parmi les civils. Wagner a aussi l’habitude de se payer sur le pays, négociant sa protection en échange de contrats miniers. Mais que fait d’autre l’impérialisme français dans toute l’Afrique ?

Tous ces prétendus protecteurs, aujourd’hui les armées française et maliennes, peut-être demain des mercenaires russes ou d’autres pays, sont des ennemis de la population malienne. Ils ne peuvent que contribuer à accroître la terreur sous laquelle vivent les habitants et à renforcer les djihadistes.

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