Leur société

Guyane : la colère sociale éclate

En Guyane, les mobilisations et manifestations regroupant plusieurs centaines de personnes se succèdent depuis le mois de juillet.

Un regroupement intitulé par ses auteurs Caravane de la liberté, qui réunit une trentaine d’organisations syndicales, politiques, associations et collectifs, exige l’abrogation de la loi imposant le passe sanitaire, la fin de l’obligation vaccinale et des motifs impérieux exigés pour les déplacements dans et hors de Guyane.

Le syndicat UTG (Union des travailleurs guyanais) a lancé un appel à la grève générale le 30 août. Le 20 août, des manifestants ont bloqué momentanément les accès à la préfecture de Cayenne. Deux d’entre eux ont été arrêtés, dont Maurice Danzie, militant du groupe Trop Violans. La mobilisation a duré jusqu’à sa libération. Le 13 septembre un accès à la ville de Cayenne ainsi que l’ARS (Agence régionale de santé) ont été bloqués. Des heurts ont eu lieu avec les forces de répression. Le 16 septembre, les manifestations ont de nouveau gagné les rues. Durant plusieurs nuits, des voitures et poubelles ont été incendiées et des barricades érigées. Les manifestations touchent aussi d’autres villes, comme Saint-Laurent et Kourou, où les employés du Centre spatial ont fait grève le 9 septembre.

Tout cela a donné lieu à plusieurs arrestations et gardes à vue. Maurice Danzie, de nouveau arrêté et mis en détention provisoire, devrait passer en jugement le 24 septembre. Une centaine de manifestants se sont rassemblés devant le tribunal en soutien à leur camarade, des heurts ont à nouveau éclaté.

Ces manifestations se transforment de fait, et à tort, en manifestations anti-vaccin, mais elles correspondent à une véritable colère sociale. Celle-ci éclate périodiquement en Guyane, car le délabrement du système de santé et des services publics et la pauvreté y sont importants, plus encore qu’aux Antilles. Le passé colonial, le sentiment d’être d’éternels laissés-pour-compte, non sans raisons profondes, constituent un mélange détonant toujours prêt à exploser.

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