À Rennes – la Janais, les intérimaires sacrifiés08/09/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/09/2771.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

À Rennes – la Janais, les intérimaires sacrifiés

Vendredi 3 septembre, la direction de l’usine Stellantis-PSA rennaise a annoncé que la crise des semi-conducteurs l’obligeait à réduire de moitié la production des Citroën C5 Aircross, pour une durée indéterminée.

Dès lundi 13 septembre, l’usine tournera avec une seule équipe de production au lieu de deux. Seule l’équipe du matin sera maintenue. Cette annonce, faite alors que l’usine était remise en route après près de deux semaines de chômage partiel, a surpris par sa brutalité. Les intérimaires, qui sont encore plus d’une centaine, seront tous licenciés et les quelques dizaines d’ouvriers de l’usine Alfa Romeo de Cassino, qui venaient renforcer les équipes depuis le début de l’été, seront renvoyés en Italie. Ils seront remplacés par un tiers des ouvriers en CDI de la deuxième équipe supprimée, pendant que les deux tiers restants seront placés en chômage partiel avec perte de salaire, ceci alternativement chaque semaine.

Les conséquences les plus désastreuses de cette décision sont pour les intérimaires, qui perdent leur emploi et leur salaire. Avant la crise sanitaire, en mars 2020, l’usine tournait en quatre équipes, 24 heures sur 24, avec 1 200 intérimaires. Vendredi 10 septembre, ils auront tous été licenciés.

Malgré la baisse de la production, les cadences n’ont pas baissé. La production horaire est en constante augmentation. Début 2020, 26 véhicules sortaient de chaîne toutes les heures. Aujourd’hui, c’est 28,5 et à partir de la semaine suivante ce sera 29 véhicules à l’heure ! Les conditions de travail se détériorent au même rythme.

Cette situation entraîne de l’inquiétude dans les ateliers. Mais les commentaires catastrophiques de la direction locale ne trompent personne. L’énorme bénéfice de 6 milliards d’euros annoncé par Stellantis pour les six premiers mois de l’année renforce l’idée qu’il est possible que chaque travailleur de l’usine, quel que soit son statut, puisse garder son emploi et son salaire complet. Si la production doit baisser, ce sont les cadences qu’il faut réduire. La répartition du travail entre tous est une nécessité qu’il faudra imposer !

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