Violences conjugales : l’impunité vient d’en haut01/09/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/09/2770.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Violences conjugales : l’impunité vient d’en haut

Le 20 août, le ministre de l’Intérieur Darmanin a annulé en catastrophe la nomination, un mois plus tôt, du nouveau chef de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie. Le colonel en question a en effet été condamné pour violences conjugales.

Cette condamnation était déjà prononcée il y a un an, quand le gendarme a été nommé commandant en second dans ce territoire du Pacifique. Elle a été confirmée en appel cette année, ce qui n’a pas empêché sa promotion de second à chef, au début de l’été.

Tout cela était connu de la hiérarchie militaire et du ministère de l’Intérieur, et même de Marlène Schiap­pa, adjointe de Darmanin, qui se targue de lutter contre les violences faites aux femmes. Elle avait reçu une lettre indignée de l’ex-femme du colonel, lettre à laquelle la politicienne macroniste n’a même pas daigné répondre.

Tout ce beau monde, qui trouvait normal de promouvoir ce cogneur de femme, a entamé une opération de rétropédalage quand la presse a révélé l’affaire, amenant des responsables politiques calédoniens à demander l’annulation de cette nomination.

Lorsqu’en mai une femme avait été brûlée vive par son ex-conjoint à Mérignac, et qu’il était apparu quelques semaines plus tard que le policier qui avait recueilli sa plainte en mars avait été lui-même condamné pour violences familiales, Darmanin avait joué les justiciers outragés. Il avait promis une enquête interne exemplaire et des sanctions « à tous les niveaux de la chaîne de responsabilité, si nous constatons qu’il y a eu un défaut dans l’organisation des services ». Or, dix jours auparavant, le colonel condamné pour violences conjugales était promu par son ministère.

Une réalité qui se passe de commentaires.

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