Grenoble : grève dans les bibliothèques01/09/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/09/_P11_grenoble_grevistes_discutant_avec_usagers_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C116%2C656%2C484_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grenoble : grève dans les bibliothèques

Une partie des employés des bibliothèques de Grenoble sont en grève depuis le 24 août, car ils refusent d’effectuer le contrôle du passe sanitaire des usagers.

Illustration - grève dans les bibliothèques

Ils estiment que ce passe constitue une atteinte à leur mission d’accès à la culture pour tous, et que ce seront les plus démunis, les plus précaires qui seront principalement rejetés.

Pour eux, pas question de priver de bibliothèque leurs usagers, en particulier ceux qui ne partent pas en vacances !

Lors d’une assemblée générale, un gréviste témoignait de son désarroi face à une grand-mère complètement perdue, ne comprenant pas pourquoi l’accès de la bibliothèque lui était brusquement interdit, ou encore face à ces mamans qui attendaient dehors leurs enfants qui, eux, pouvaient rentrer. Le mécontentement s’était exprimé le 30 juillet par un mail, signé par une vingtaine de bibliothécaires, envoyé à la direction pour dénoncer ce contrôle prévu dès le 9 août et réclamant le retour à un système de jauge.

La réaction du maire écologiste, Éric Piolle, ne s’était pas fait attendre : le 11 août, il faisait adresser par son directeur général un courrier menaçant de sanctions disciplinaires les employés s’opposant au contrôle du passe. Mais deux jours plus tard, par communiqué de presse, il demandait au ministre de la Santé un retour à une jauge dans les établissements recevant peu de public. Il exprimait un soutien hypocrite aux grévistes, qu’il continuait à menacer de sanctions, argumentant qu’il était obligé, en tant que « républicain », de faire respecter la loi. Les bibliothécaires lui ont adressé une lettre ouverte dénonçant ce double discours et lui demandant de choisir son camp. Pour l’heure, pas de réponse.

À ce jour, le maire a donc réussi à fédérer contre lui les six organisations syndicales de la ville et une grande partie des bibliothécaires, dont certains font leur première grève. Tous sont choqués du mépris à leur encontre dont fait preuve son adjoint, envoyé pour négocier.

Pour l’instant le moral est bon. Les diffusions de tracts devant des bibliothèques fermées reçoivent un bon accueil, et des bibliothécaires des communes environnantes prennent contact ou viennent aux assemblées générales, exprimant ainsi leur envie de se joindre au mouvement.

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