Hôpital de Quimper : rien ne va plus25/08/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/08/P11_Centre_hospitalier_de_Cornouaille_C_Ouest_France.jpg.420x236_q85_box-0%2C60%2C638%2C419_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Quimper : rien ne va plus

Depuis plusieurs mois, la situation se dégrade dans tous les services de l’hôpital de Quimper. Bien plus que le Covid, le manque de lits et de personnel rend la situation intenable.

Illustration - rien ne va plus

Aux Urgences, certains jours, les patients doivent attendre huit à dix heures avant d’être installés en salle de soins, au mépris de la confidentialité et de leur intimité. Puis, faute de lits d’hospitalisation, des patients, même porteurs de pathologies sévères, stagnent aux Urgences sur des brancards, parfois 48 heures. En fait, les Urgences se transforment en service d’hospitalisation improvisé en raison de la pénurie de lits dans l’ensemble de l’hôpital.

De plus en plus, quand un soignant est en arrêt de moins de 48 heures, il n’est plus remplacé et sa charge de travail retombe sur les collègues. Les horaires de travail sont bousculés en fonction des contraintes. Les temps partiels ne sont plus respectés faute de personnel, tout comme les congés.

Pour ne pas embaucher, l’hôpital allonge le temps de travail. Ainsi, depuis 2020, la direction a raccourci de quatre minutes l’horaire journalier des soignants, en supprimant deux RTT à l’année.

Dans un nombre crois- sant de services, la direction de l’hôpital tente d’imposer que les aides-soignants, pourtant débordés, assurent en plus de leurs tâches le nettoyage des chambres, réalisé auparavant par les agents de service. Cela permet par exemple de supprimer sur un étage deux postes d’agent sur quatre.

Alors même qu’elle impose des journées supplémentaires pour remplacer des collègues malades, la direction refuse de payer ces heures, en promettant une récupération sous forme de repos bien difficile à obtenir.

Face à cette situation intenable, depuis le mois de mai, le personnel des Urgences a constitué un collectif, composé d’aides-soignants, d’infirmiers, de secrétaires et de médecins. La principale revendication est de disposer, pour la salle commune aux Urgences, 24 heures sur 24, d’une aide-soignante et d’une infirmière supplémentaires, soit l’embauche de six infirmières et quatre aides-soignantes, une étant déjà présente le matin. Suite au refus de satisfaire les revendications, le collectif a choisi de mettre la situation sur la place publique.

La direction a prétendu qu’elle ne trouvait pas de candidats pour les postes de soignants, alors qu’elle n’a même pas daigné venir proposer de l’embauche aux élèves infirmiers ou aides-soignants de Quimper lors de la fin de leur cursus.

Pour l’instant, face à la mobilisation, la direction a lâché à « titre expérimental pour l’été » neuf heures d’infirmier par jour et sept heures d’aide-soignant. Cela ne fait pas le compte.

Dans tous les services, les personnels savent précisément le nombre de lits et d’embauches nécessaires pour faire face à la situation. Il reste à l’imposer par la mobilisation.

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