Vigiles : qui contrôle les salaires ?18/08/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/08/2768.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vigiles : qui contrôle les salaires ?

La mise en place du passe sanitaire a obligé nombre de centres commerciaux, d’hôpitaux, de musées à recruter des vigiles pour contrôler les usagers.

Ce secteur compte environ 180 000 salariés, souvent payés au smic ou guère plus. Pendant le confinement, nombre d’entre eux ont été licenciés parce qu’ils travaillaient dans les aéroports ou ont préféré changer de travail parce que 80 % du smic ne leur permettait pas de vivre.

D’autant que les conditions de travail sont souvent pénibles. Comme les caissières ou les serveurs, les agents de sécurité ont souvent des journées à rallonge avec des coupures, en équipe, ils alternent les nuits et les jours.

Alors aujourd’hui, de nombreux patrons des entreprises de sécurité se plaignent d’une pénurie de personnel. Ce sont pourtant les mêmes qui ne veulent pas les augmenter.

À cela s’ajoutent les exigences légales de la profession. Le vigile doit renouveler sa carte professionnelle tous les cinq ans, se soumettre à une enquête de compétence et de moralité et suivre 175 heures de formation. La loi de sécurité globale a aussi aggravé les conditions pour accéder à ce travail mal payé : il faut maintenant présenter un titre de séjour de plus de cinq ans pour obtenir sa carte. Cela écarte à peu près 10 à 20 % des candidats potentiels.

Et une fois ce précieux sésame obtenu, rien ne garantit au travailleur de pouvoir garder sa carte. Car cette dernière peut être bloquée en cas d’altercation ou de plainte d’un client, jusqu’à ce que l’affaire soit tirée au clair.

Déjà la perspective de contrôler des travailleurs comme eux n’enchante pas les vigiles mais des risques d’altercations sont prévisibles. Bien des vigiles sont inquiets, comme le résume un syndicaliste CGT de la profession : « C’est du travail en plus, des tensions et des responsabilités en plus, pour zéro euro en plus. »

Le gouvernement veut obliger ces travailleurs à surveiller d’autres travailleurs. Il refuse en revanche de contraindre les patrons à payer des salaires décents aux travailleurs chargés de ce contrôle… et aux autres.

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