Leur société

Antilles : Pénurie et manque de crédits

La crise survient dans un contexte où l’hôpital public est déjà malade, maltraité par la politique menée depuis des années.

Année après année, les budgets de la Santé et de la Sécurité sociale, qui financent les hôpitaux, ont été revus à la baisse, voire sabrés. En Martinique et en Guadeloupe, les salariés des hôpitaux ont mené de nombreuses luttes. Ils se sont battus pour arracher des postes supplémentaires, des moyens financiers pour l’achat de matériel en tenant compte des taxes d’octroi de mer supplémentaires payées en raison de l’éloignement, pour effacer les dettes de centaines de millions d’euros qui plombent le fonctionnement normal des structures et même parfois le paiement des salaires.

Les gouvernants et leurs ARS (agences régionales de santé) avaient leurs réponses : la restructuration hospitalière à marche forcée, pour rationaliser les dépenses. Cela a été le cas pour le CHU de Martinique réunissant les centres hospitaliers de Fort-de-France, du Lamentin et de Trinité. Les séquelles de cette politique sont évidemment nombreuses. Les budgets restent insuffisants, compte tenu des besoins, de l’évolution des populations et de la prise en charge des pathologies. Cela entraîne des fermetures de services ou de lits. Les agents, eux, sont toujours confrontés à des mutualisations-bouche-trous, à des conditions de travail qui s’aggravent, et à des salaires qui stagnent.

Aujourd’hui, les promesses ministérielles sont prises avec méfiance. Face aux stigmatisations et aux menaces dont ils font l’objet dans le cadre de l’actuelle crise sanitaire, les salariés des hôpitaux ont toutes les raisons de montrer leur détermination à ne pas se laisser faire.

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