Dans le monde

Vietnam : les multinationales inquiètes pour leur production

Au Vietnam, l’épidémie explose depuis la mi-juillet. Alarmée par les conséquences sur la production textile, l’organisation patronale américaine du secteur de l’habillement a écrit au Premier ministre vietnamien et à Biden pour les sommer d’intervenir afin de sécuriser ses approvisionnements.

Au Vietnam, la situation sanitaire a basculé avec l’arrivée du variant Delta, alors que le pays était jusque-là relativement peu touché par le Covid. Le 7 août, on recensait près de 12 000 nouveaux cas et 300 morts par jour, seuls 4 % de la population étant pleinement vaccinés.

Le Vietnam est un pays pauvre où les ouvriers produisent 20 % des importations américaines de vêtements et de chaussures. La moitié des chaussures de la marque Nike produites en 2020 venaient de ce pays. Pour assurer la production coûte que coûte malgré l’épidémie, des patrons avaient commencé par exiger que les ouvriers restent manger et dormir à l’usine pour limiter leurs contacts avec l’extérieur. Leurs conditions de vie se sont dégradées, mais cela n’a pas empêché les clusters d’apparaître. De plus en plus d’usines sont désormais contraintes d’arrêter la production.

Incapables de réorienter leurs commandes vers les autres pays gros producteurs du secteur, où l’épidémie fait ainsi rage, comme le Bangladesh, et pas plus décidées qu’auparavant à perdre le moindre centime pour garantir la survie des travailleurs, les multinationales donneuses d’ordres se sont tournées vers Biden pour lui demander d’intervenir en expédiant des doses de vaccin.

Parallèlement à cette première lettre, une autre a été officiellement adressée par l’organisation patronale américaine du secteur de l’habillement au Premier ministre vietnamien. Elle y souligne que les entreprises qu’elle représente contrôlent une grande part des exportations du pays, enjoignant fermement le gouvernement à ajouter les travailleurs des usines d’exportation à la liste des professions prioritaires pour la vaccination, au côté des soignants, des militaires… et des salariés des usines d’électronique du nord du pays, que Samsung et Apple ont déjà réussi à faire inclure dans cette liste.

« Produis ou crève » : voilà qui résumerait la logique des dirigeants de ces groupes capitalistes.

Partager