Hôpital Pitié-Salpêtrière – Paris : un été mouvementé11/08/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/08/P2_2020_06_16_Manif_sante_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C47%2C900%2C553_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Pitié-Salpêtrière – Paris : un été mouvementé

Si les discussions sur le passe sanitaire et l’obligation vaccinale alimentent les conversations ces dernières semaines, les difficultés des mois d’été, où il y a encore moins de personnel à l’hôpital, se font sentir à l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et en particulier à la Pitié-Salpêtrière.

Illustration - un été mouvementé

Là-dessus, la direction a mis brutalement en place l’obligation vaccinale pour le personnel et le passe sanitaire pour les patients et les visiteurs.

Les cadres ont attendu la fin de semaine précédente pour commencer à informer les équipes. Auparavant, la direction avait mis en ligne sur l’Intranet, que presque personne ne regarde, les modalités d’application : l’obligation, dès le lundi 9 août, de présenter un certificat de vaccination complet ou un test PCR négatif de moins de 72 heures, ainsi que l’obligation d’être totalement vacciné au 15 septembre avec une tolérance jusqu’au 15 octobre. Tout cela sous peine de ne pas pouvoir travailler, avec suspension de la paie à la clé.

Lundi matin, l’encadrement de proximité a fait le tour des salariés pour demander s’ils étaient vaccinés et s’ils acceptaient de transmettre leur QRcode au site dédié de l’APHP. Ceux qui ne sont manifestement pas vaccinés du tout, ou avec une seule dose, sont censés faire un test, PCR ou antigénique, dans la tente installée dans le parc de l’hôpital. Mais comme beaucoup le disaient la semaine précédente : « Bon courage pour faire faire demi-tour à un collègue qui a commencé sa journée de travail » et « qui va le remplacer ? ». En plein mois d’août, où les effectifs sont au plus bas, cela paraît complètement fou.

De fait, la direction a demandé aux cadres d’être souples et de privilégier « la continuité des soins ». Mais du coup, entre la règle et son application, toutes les nuances existent. Certaines cadres ont plus ou moins refusé de jouer le jeu et font juste remonter les informations sur les refus de présenter le certificat vaccinal, sans dire si l’agent est vacciné ou non, d’autres tentent de convaincre les récalcitrants à la vaccination.

Patients et visiteurs doivent aussi montrer « patte blanche » et les agents de sécurité ont été renforcés aux portes de l’hôpital, dont une sur trois a été fermée. Ils doivent contrôler les passes de tous ceux qui entrent en dehors du personnel et accompagner ceux qui n’en ont pas faire un test antigénique.

Si le flux reste gérable en cette période peu fréquentée, les agents de sécurité disent que pour fin août et début septembre, ils préfèrent ne pas y penser.

Dans les services, la majorité du personnel, vacciné ou non, est contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale, en disant souvent : « Il y a un an, on était des héros et aujourd’hui, voilà comment on nous traite. »

Beaucoup ne digèrent pas les ordres et contrordres du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire ainsi que la continuité de sa politique de pénurie dans les hôpitaux. Certains pointent les laboratoires pharmaceutiques, qui continuent à faire leurs profits en toutes circonstances et « quoi qu’il en coûte ».

Un préavis de grève est en cours. Les discussions de cette période de vacances doivent préparer la riposte.

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