Renault Trucks : le chaos de la production28/07/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/07/2765.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Trucks : le chaos de la production

Dans les usines du groupe Renault Trucks, en France, la production est des plus chaotiques. D’un côté, des ruptures d’approvisionnement entraînent arrêts de production et jours de chômage ; de l’autre, les commandes en hausse provoquent des heures supplémentaires à gogo.

Comme dans d’autres secteurs de l’économie, le manque de semi-conducteurs est la cause immédiate des ruptures d’approvisionnement. Mais il y a d’autres raisons : de nombreux fournisseurs se trouvent eux aussi à flux tendus, sans parler des trusts de l’acier, comme Arcelor, qui ont réduit leurs capacités de production et vendent au plus offrant. La direction du groupe Volvo et celle de sa filiale Renault ­Trucks avaient anticipé une baisse du marché du camion, avant même la crise due au Covid. Selon eux, il fallait s’attendre à ce qu’ils appelaient le « new normal », c’est-à-dire une période de basses eaux pour les commandes. Ils avaient donc passé des consignes de baisse de production à l’ensemble de leurs fournisseurs, ce qui explique les difficultés actuelles de ces derniers à fournir les demandes.

Or, depuis la fin d’année 2020, le programme a complètement changé ! Le carnet de commandes se remplit et la direction ne sait plus comment y répondre. Dans toutes les usines, à Bourg-en Bresse dans l’Ain, à Blainville-sur-Orne près de Caen dans le Calvados, ou à Vénissieux et Saint-Priest dans le Rhône, les lignes de production tournent à fond et, même ainsi, les capacités de production sont nettement inférieures aux besoins.

Pour la direction, sous prétexte d’une évolution vers les véhicules électriques, qui au mieux n’interviendra pas avant plusieurs années, il n’est pas question d’investir et pas question non plus d’embaucher. Par contre, elle veut faire travailler les ouvriers au maximum. Juste avant le départ en vacances, elle a annoncé qu’elle voulait un accord avec les syndicats sur le temps de travail, sans plus de précisions pour l’instant sur les mesures concrètes. Tout indique qu’elle veut imposer des heures supplémentaires obligatoires, comme elle avait déjà tenté de le faire en 2015. Des débrayages, rassemblant plus de la moitié des ouvriers à Vénissieux, l’avaient alors obligée à reculer.

Les vacances ont intérêt à être bien reposantes, car la rentrée risque de partir sur les chapeaux de roues… et pas que pour la production !

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