Holder – La Madeleine : le ras-le-bol explose21/07/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/07/2764.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Holder – La Madeleine : le ras-le-bol explose

Les travailleurs de Holder à La Madeleine, dans le Nord, sont une centaine, répartis en trois équipes, pour fabriquer les pâtisseries vendues dans les boulangeries Paul. Après la période de confinement, la reprise s’est faite avec des conditions de travail dégradées.

Les chefs poussaient aux cadences, comme s’ils avaient un chronomètre à la place du cerveau. De plus, avec du matériel comme les tables vibrantes en panne, cela oblige, pour décoller les macarons, à taper les plaques jusqu’à sept fois de suite, ce qui est épuisant.

Ces pressions et le manque de considération ont conduit l’équipe de nuit à faire grève dès le 1er juillet pour exiger la baisse des cadences et une amélioration des conditions de travail. La fin de non-recevoir de la direction locale a provoqué le vote de la grève par l’équipe de nuit, qui a entraîné les deux autres équipes.

Ainsi, entre 65 % et 80 % des travailleuses et travailleurs ont fait grève. Dès le troisième jour, ils bloquaient temporairement les camions qui emmenaient les stocks. La direction locale a proposé la reprise avec une journée payée sous forme de prime, ce qui a été refusé. La grève a donc continué.

Au bout du quatrième jour, Maxime Holder, 165e fortune de France, s’est fendu d’une descente à l’usine, avec le directeur général des autres usines. Il s’est présenté comme le représentant d’une grande famille. Les travailleurs présents lui ont dit leur mécontentement. Eux sont les représentants de petites familles qui font tourner l’usine et produisent ce qui fait sa fortune ! Il a alors proposé de payer deux jours de grève sous forme de prime payée à tous, qu’il n’y aurait pas de retenue sur les salaires, que le reste serait pris au volontariat sur les RTT, tout en s’engageant à réétudier les problèmes de conditions de travail.

Les travailleurs ont voté la reprise, très satisfaits de s’être fait respecter. Depuis, les chefs se tiennent sur leurs gardes. Cette petite victoire a mis du baume au cœur de tous et renforce l’idée qu’il faut se préparer pour d’autres combats pour les salaires.

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