Créteil : lycéens menacés d’expulsion07/07/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/07/P5-4_manif_creteil_C_LO.jpg.420x236_q85_box-68%2C0%2C732%2C374_crop_detail.jpg

Leur société

Créteil : lycéens menacés d’expulsion

Vendredi 2 juillet, environ 150 personnes, lycéens et enseignants de trois lycées du Val-de-Marne, aidées par le Réseau Éducation sans Frontières (RESF), se sont rassemblées devant la préfecture pour exiger qu’elle renonce aux menaces d’expulsion concernant trois élèves.

Illustration - lycéens menacés d’expulsion

Fin juin en effet, alors que les cours prenaient fin, Amina, en terminale au lycée Gutenberg de Créteil, ­Modibo, en première au lycée Jacques-Brel de Choisy-le-Roi et Katienne, étudiante en BTS au lycée Saint-Exupéry de Créteil, ont chacun reçu une OQTF (obligation de quitter le territoire français), donc la menace d’être expulsés à tout moment.

La nouvelle a scandalisé leurs enseignants et leurs camarades de classe qui ont pu monter en quelques jours une mobilisation. Non, il n’est pas question que ces trois jeunes soient expulsés ou condamnés à une vie de clandestins, les empêchant de continuer leurs études ou d’obtenir un contrat de travail.

Les manifestants dénonçaient aussi le fait qu’il est maintenant quasi impossible d’obtenir un rendez-vous en préfecture pour déposer une demande de titre de séjour. Certains lycéens attendent en vain depuis plus d’un an. La procédure est maintenant informatisée, difficile d’accès pour des jeunes qui ne possèdent souvent pas d’ordinateur, et elle ne propose quasiment aucune plage de rendez-vous disponible. Les jeunes deviennent ainsi expulsables sans même avoir eu la possibilité de déposer une demande.

Les prises de parole des lycéens menacés, racontant leur parcours, leurs efforts pour réussir leurs études, leur volonté de s’insérer dans le monde du travail, lors des stages en particulier, ont ému tous les présents. Elles illustrent le scandale et l’inhumanité de la situation entraînée par la politique de plus en plus ignoble des gouvernements successifs.

Les manifestants demandaient à être reçus par des représentants de la préfecture. Ceux-ci ont montré leur cynisme et leur mépris en refusant de les recevoir et en leur proposant de laisser quelques documents dans une des guérites destinées à protéger les policiers de la pluie.

Malgré les vacances qui commencent, tous les présents se sont quittés sur la ferme intention de ne pas lâcher et de revenir à la rentrée si la situation n’a pas évolué. La lutte continue pour qu’Amina, Modibo et Katienne obtiennent un titre de séjour.

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