Provence- Alpes-Côte d’Azur : un affrontement pour la galerie30/06/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/07/2761.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Provence- Alpes-Côte d’Azur : un affrontement pour la galerie

Alors que la plupart des sondages précédant le premier tour des élections régionales donnaient le candidat du RN, Mariani, vainqueur du second tour, et cela même en cas de retrait du candidat de la gauche, c’est bien Muselier, candidat LR, qui l’a emporté finalement.

Même si la participation a été un peu plus importante qu’ailleurs, l’abstention a dépassé 63 % sur l’ensemble de la région, atteignant 75 % et plus dans les quartiers populaires de Marseille notamment. Chacun des deux finalistes a ainsi perdu plusieurs centaines de milliers de voix par rapport à son prédécesseur de 2015. Pourtant, sans vergogne, ni l’un ni l’autre n’a relevé le refus massif des électeurs de participer à cette mascarade, le vainqueur Muselier remerciant les électeurs « qui ont fait cause commune face au péril de l’extrême droite », le perdant Mariani se plaignant de ce que « le système coalisé l’a emporté » et dénonçant « une défaite pour la démocratie et pour l’expression de la volonté populaire ».

Comme le rappelait Le Canard enchaîné, Mariani, victime aujourd’hui du prétendu front républicain, l’appelait pourtant en sa faveur il y a quelques années. Aux législatives de 2002, il était alors un candidat de l’UMP menacé par un candidat du FN, Bompard, dans sa circonscription du Vaucluse. Avec des trémolos, après le retrait du candidat socialiste, il s’adressait aux électeurs de gauche, en ces termes : « Il y a encore un vrai danger de voir passer le FN. […] J’espère que les électeurs auront le même réflexe républicain qu’aux présidentielles. » Il parlait de celles où la gauche, éliminée du second tour, avait piteusement abdiqué en appelant à voter Chirac face à Le Pen père.

Le fossé que les uns et les autres prétendent voir entre les candidats dits républicains et les autres peut donc être franchi sans ambages quand un poste lucratif est en jeu. Autre exemple de cette porosité entre la droite classique et l’extrême droite : Giraud, le président LR sortant du conseil départemental du Var, vient d’être réélu sans difficulté dans son canton, le seul où le RN ne présentait pas de candidat, grâce à quoi il pourra être candidat à sa propre succession à la tête du département !

Si l’extrême droite représente une menace, aucun de ces politiciens ne constitue un rempart contre elle. Qu’ils aient ou non changé de veste, ils ont tous contribué à alimenter sa progression.

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