Renault Trucks : licenciés pour un prétendu vol… de deux canettes !16/06/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/06/2759.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Trucks : licenciés pour un prétendu vol… de deux canettes !

À l’Usine Ponts de Renault Trucks à Saint-Priest, près de Lyon, trois travailleurs viennent d’être licenciés, accusés par la direction d’avoir volé deux canettes dans un distributeur de boissons dans la salle de pause.

La direction s’appuie sur une vidéo d’une caméra censée filmer les entrées et sorties, et non la salle de pause.

Comme cela arrive souvent, l’appareil a gardé la monnaie sans rien donner en échange. Et, comme tout le monde a eu l’occasion de le faire, ils ont secoué l’appareil pour obtenir leur dû. Le distributeur de boissons ayant fait tomber deux canettes, ils les ont emportées. Alors que les salariés sont régulièrement volés par l’appareil, c’est donc eux qui sont licenciés !

Devant la menace de licenciement, la grande majorité des travailleurs embauchés sur la ligne de montage ont débrayé, et un nouveau débrayage, un peu moins suivi, a eu lieu après l’annonce de la sanction. Car trois familles vont se retrouver sans salaire pour un motif dérisoire. Deux des salariés étaient dans l’usine depuis quinze et vingt-deux ans, le troisième depuis quatre ans. Ces travailleurs étaient connus pour ne pas dire oui à tout, et c’est probablement la vraie raison de la sanction.

Ces licenciements arrivent dans un contexte où les convocations pour des sanctions se multiplient, que ce soit à Vénissieux ou à Saint-Priest. À Vénissieux, deux travailleurs convoqués pour des sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement ont finalement été sanctionnés de jours de mise à pied : cinq jours pour l’un pour avoir simplement demandé, en application des préconisations gouvernementales mais aussi de la direction générale de Renault Trucks, à télétravailler davantage de jours dans la semaine. Il est aussi reconnu travailleur handicapé et avait demandé des aménagements de son poste de travail. L’autre travailleur est sanctionné de trois jours pour une prétendue altercation avec un chef, sans aucun témoin pour confirmer cette accusation.Il n’a d’ailleurs échappé au licenciement que parce que plus d’une centaine de travailleurs l’avaient accompagné à sa convocation.

Ces derniers mois, il y a eu d’autres licenciements qui n’ont pas pu être évités, souvent pour des raisons de santé. La direction n’hésite pas à jeter dans la pauvreté des familles entières.

Les militants CGT ont décidé de faire connaître largement les agissements de la direction de Renault Trucks. Celle-ci espérait faire ses mauvais coups en silence, pour semer la peur et obliger les salariés à accepter sans rien dire les augmentations de cadences et les salaires insuffisants. Mais la publicité donnée à l’affaire risque de la mettre dans l’embarras.

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